Bac Nord : Une police jugée et abandonnée

Ladies & Gentlemen ! Nous sommes enfin arrivés à la fin de cette salve des films que j’ai vu au cinéma durant le mois de septembre ! On va conclure avec un film qui a fait parler beaucoup de lui depuis sa sortie, j’ai nommé le film français Bac Nord !


Bac Nord est un film français de la société de production Chi-Fou-Mi Productions et celles de coproductions STUDIOCANAL et France 2 Cinéma. D’une durée d’1 heure 44, le film est réalisé et scénarisé par Cédric Jimenez (La French, Aux Yeux de Tous, HHhH). On retrouve aussi Audrey Diwan au scénario et qui a déjà plusieurs fois travaillé avec Cédric Jimenez. Le film est sorti en salles le 18 août 2021.

Synopsis (Source) :
Le film est présenté hors-compétition au Festival de Cannes 2021. Les quartiers Nord de Marseille détiennent un triste record : la zone au taux de criminalité le plus élevé de France. Poussée par sa hiérarchie, la BAC Nord, brigade de terrain, cherche sans cesse à améliorer ses résultats. Dans un secteur à haut risque, les flics adaptent leurs méthodes, franchissant parfois la ligne jaune. Jusqu’au jour où le système judiciaire se retourne contre eux….

BAC Nord - Film (2020) - SensCritique

Un film policier prenant, dur et qui pousse à la réflexion

On suit un groupe de 3 policiers de la Brigade anti-criminalité (BAC) qui s’occupent des quartiers nord de la ville de Marseille. Entre interpellations compliquées qui n’ont aucune incidence et perte de confiance envers la police, ils tentent d’arrêter les différents trafics, notamment celui de cannabis, à travers les ordres de leur hiérarchie. Ils sont parfois obligés d’user de moyens très limites durant leurs opérations. Leur grand objectif est d’entrer dans une cité et d’immobiliser une trafic important de cannabis.

On suit ainsi 3 policiers se nommant Grégory, Yassine et Antoine dans leur quotidien de policiers de la BAC dans les quartiers nord de Marseille. Dès le début, on est directement plongé dans l’ambiance et le propos du film, à savoir la dangerosité de certaines cités marseillaises, la perte de confiance envers les policiers et l’inefficacité des moyens donnés par l’Etat. En effet, les policiers sont obligés d’user de moyens originaux comme de se camoufler dans la cité, de faire appel à des informateurs ou encore d’arrêter de force les dirigeants de trafics, quitte à en risquer leur vie. Ce groupe de protagonistes marche excellement bien et on a envie qu’ils réussissent leurs missions.

C’est du regard de ces trois policiers qu’on va voir le problème mis en avant dans ce film, à savoir la présence d’une police moins efficace, moins prise au sérieuse et qui a du mal à se faire entendre. A plusieurs moments du film, les demandes des policiers se voient refuser mêmes lorsqu’ils sortent leurs armes de service pour dissuader. Le trio fait même face à des trafiquants qui possèdent eux-mêmes des armes, les mettant presque d’égal à égal avec la police. Pour continuer plus loin, certaines cités font leur propre police et arrivent même à gagner la confiance des habitants. Même dans leur propre service, le trio n’est pas souvent pris au sérieux, que ce soit avec leur hiérarchie qui ne leur laissent pas l’occasion de prendre trop d’initiatives ou encore des multiples missions et demandes de renforts qui laissent sans suite énormément d’affaires. On nous présente un système actuel débordé dont les supérieurs hiérarchiques ne connaissent que très peu la réalité du terrain et le mental de leurs agents, dont ces derniers sont démotivés.

Le film porte très bien son étiquette de thriller puisqu’on est sous tension tout le long et on ne décroche que lorsque le générique de fin apparaît (ce fut mon cas personnellement, mais si vous n’êtes pas fans du genre thriller vous serez sûrement moins réceptifs). Il y a beaucoup de rebondissements car c’est un milieu qu’on ne connaît que peu au final, à part à travers de documentaires. Le film est loin d’être une jolie histoire et ne se finit pas forcément bien. C’est un film plutôt réaliste où il n’y a aucun miracle. La justice, le gouvernement et les hautes autorités ne comprennent pas pourquoi le trio fait certaines actions et ne se rendent pas compte de la dangerosité du terrain. Les trafiquants n’ont pas peur du gouvernement et le font comprendre. Les policiers héros un jour se retrouve le lendemain des parias suite à cause d’une justice trop rapide. Le film est ainsi loin d’être pro-police ou anti-police, le métier de policier est montré comme dur et ingrat. Les agents de la BAC sont parfois obligés d’aller au-delà de la loi qu’ils sont censés faire respecter pour réussir leurs missions, du moins dans le film.

Ensuite, un point important que j’aimerais développer est qu’on suit uniquement le point de vue des 3 policiers. On les suit durant leurs missions, leurs repos, leurs doutes ou encore avec leurs proches. Plus que la BAC, on suit surtout des personnages qui ont leur propre caractère, leurs qualités et leurs défauts. On a envie de les encourager. Par contre, à aucun moment on va se mettre à la place des supérieurs hiérarchiques de la police et encore moins des trafiquants. Les cités sont présentés comme ayant un climat anxiogène, où les vrais dirigeants ne sont pas le gouvernement, la mairie ou la police. Surtout que les habitants des cités sont presque tous présentés comme des bêtes haïssant la police. De plus, on ne nous explique pas quelles sont les raisons qui amènent les personnes issues de cités à vendre du cannabis et faire partie du trafic, ce n’est pas le propos du film. On se concentre vraiment sur le trio et leur place dans la société, où on est presque révoltés de voir qu’ils ne sont considérés comme de vulgaires pions obligés de suivre les ordres du ministère ou du préfet, sans pouvoir être libre d’agir comme ils l’entendent. Ainsi, difficile de ne pas être du côté de la police une fois le film fini, quand notre avis est encore à chaud. C’est avec du recul qu’on peut un peu plus nuancer.

J’en viens donc à la conclusion de cette partie sur le message que veut transmettre le film. En se renseignant, on se rend compte qu’il y a une volonté de mettre en avant le travail et les conséquences parfois ingrates du métier de policier ainsi que la montée de la violence dans les cités, effrayant même ses propres habitants. Le film dénonce un système déconnecté de la réalité et prend aux tripes avec son scénario rempli de suspense et de rebondissements. Je dois avouer que j’avais quelques appréhensions avant de voir le film car j’avais l’impression qu’on l’avait approprié à des fins politiques malheureusement. Mais encore une fois, il faut nuancer. C’est vrai que lorsqu’on quitte le film, on a plein de questions et c’était sûrement le but recherché. Mais certains le limitent trop aux cités et aux trafics. Il y a une appropriation du film qui le dévie au final du message car même si ça s’inspire d’affaires réelles, ça reste une fiction. Mais en voyant la profondeur des actions et le propos dénonciateur du film, on se pose la question de la limite entre la fiction et la réalité, puis de son impact sur les spectateurs. Il n’y a donc pas de quoi en rire.

Un trio de protagonistes aux caractères différents mais qui s’en retrouve très complice

Outre le trio de protagonistes, les personnages récurrents que l’on voit sont le supérieur et les collègues de la BAC, la femme de Yassine et l’informateur. Même si on les voit peu, ils sont vite fait bien écrits et apportent de la profondeur aux situations et aux caractères des protagonistes.

Grégory, surnommé Greg (Acteur : Gilles Lelouche), est le chef de ce trio. C’est une homme qui a de l’expérience et pour qui sa carrière policière représente tout pour lui. Il ne se laisse pas faire mais sait avoir du recul quand la situation lui permet. Il est épuisé du fait que ses supérieurs ne connaissent rien de la situation actuelle des cités.

Yassine, surnommé Yass (Acteur : Karim Leklou), est un policier rêvant de devenir officier. C’est un homme parfois un peu à l’ouest et bête. Cependant, il se montre bienveillant et aime son équipe. C’est un grand rêveur qui a des projets autant sur le plan professionnel que personnel. Il est très proche de sa femme et il attend un enfant avec.

Antoine (Acteur : François Civil) est la tête brulée du groupe. Il fonce parfois tête baissée sans réfléchir aux conséquences et est déçu que ces collègues ne répondent pas aux menaces des trafiquants. Il connait bien le fonctionnement des cités et c’est notamment lui qui négocie avec l’informateur.

Une production superbe, contribuant à l’ambiance thriller du film

BAC Nord est un bon film sur le plan du scénario mais également au niveau de sa technique ! En effet, le film est très bien rythmé. On enchaîne les situations et on n’a pas le temps de souffler à la fin d’une qu’on en a une nouvelle qui arrive directement. Les transitions marchent bien et ne donnent pas l’impression que des éléments de l’histoire sont loupés. Ensuite, on a presque l’impression qu’on est dans un docufiction. J’ai eu cette impression car, comme évoqué plus haut, on suit uniquement le point de vue du trio et on les voit aussi quand ils ne sont pas en poste, surtout que le scénario rend le tout réaliste. D’autres éléments comme le fait que la caméra suit parfois les policiers de derrière, les tics de parole et le manque d’articulation de certaines phrases, quand on n’est pas habitué à l’accent du sud, renforcent cette immersion dans le réel. On a de beaux plans avec la caméra, que ce soit avec les décors des cités marseillaises ou encore les jeux de luminosité.

Au niveau du son, les effets sonores sont réussis et renforcent l’ambiance du film. La bande-originale, quant à elle, est superbe. Elle est bien en lien avec le film et plonge dans l’ambiance en étant assez mélancolique et sombre, exprimant les moments de doute, d’incompréhension et de survie du trio de policiers. Elle est composée par Guillaume Roussel (compositeur qui a déjà travaillé avant avec le réalisateur du film Cédric Jimenez).


CONCLUSION

Bac Nord est vraiment un très bon film et je me suis surpris à l’apprécier. Le scénario est prenant, le trio complice est vite attachant et la technique permet d’avoir un film très dynamique. De plus, il pose plusieurs questions sur la société française actuelle avec la violence des cités, l’abandon de la police, les problèmes juridiques ou encore la méconnaissance du terrain par les supérieurs hiérarchiques. Mais c’est justement parce que ça remet en cause des problématiques actuelles que certaines personnalités politiques disent que c’est la vérité ou que quelques spectateurs ont du mal avec ce film. Personnellement, je l’ai beaucoup aimé et c’est sûrement un des meilleurs films que j’ai vu sorti cette année (parmi le peu que j’ai vu). Cependant, j’ai encore du mal quant à sa place actuellement. Un revisionnage dans quelques années m’apportera sûrement un regard différent. Toujours est-il que ce qu’a voulu mettre en avant initialement le réalisateur Cédric Jimenez est réussi.

Pour finir, je vais vous laisser avec un des thèmes du film qui a été utilisé dans les bandes annonces et le générique de fin « Tears » interprété par Giorgio Moroder !

Sur ce, on se dit à une prochaine fois pour un nouvel article ! A plus !

Un Triomphe : En attendant l’espoir

Bonjour, dans ce marathon des films que votre cher serviteur MaxouFrost a vu au cinéma durant le mois de septembre, je vais maintenant vous parler du deuxième de la liste qui se trouve être Un Triomphe. Et oui ! Bien que je discute majoritairement d’œuvres culturelles japonaises, je n’ai jamais exclu la possibilité de critiquer d’autres productions non-japonaises voire même de mon propre pays ! Cocorico comme dirait certains intellectuels ! (En vrai je n’en sais fichtrement rien).


Un Triomphe est un film français de la société de production Agat Films & Cie d’une durée d’1 heure 46 et réalisé par Emmanuel Courcol (un scénariste dont ce film est son deuxième réalisé). Le film a été écrit par le réalisateur ainsi que par Thierry de Carbonnières. Le film est sorti en salles le 1er septembre 2021. Son avant-première s’était déroulé lors du Festival de Cannes 2020.

Synopsis (Source) :
Un acteur en galère accepte pour boucler ses fins de mois d’animer un atelier théâtre en prison. Surpris par les talents de comédien des détenus, il se met en tête de monter avec eux une pièce sur la scène d’un vrai théâtre. Commence alors une formidable aventure humaine. Inspiré d’une histoire vraie.

Un Triomphe - film 2019 - AlloCiné

Une comédie dramatique sous fond d’une prison où la liberté et l’espoir se font attendre

Le film présente Etienne, un acteur qui a du mal à gagner sa vie depuis quelques années. Pour arrondir ses fins de mois, il décide d’animer un atelier de théâtre dans une prison, à destination de ses occupants. Convaincu que les prisonniers s’exprimeront beaucoup mieux à travers une vraie pièce plutôt qu’avec les fables de La Fontaine, il s’improvise metteur en scène et aura pour objectif de montrer le jeu de ces acteurs aux yeux de tous.

On suit donc un acteur qui essaie de donner un nouveau sens à sa carrière en faisant jouer à des prisonniers une pièce de théâtre de Samuel Beckett du nom de En attendant Godot. Alors qu’on peut s’attendre à une comédie clichée française soutenue par la présence de l’acteur Kad Merad, il n’en est rien. En effet, le film se montre assez sérieux dans sa narration, même si pas mal de moments comiques sont présents. Ce qui nous est montré est surtout le milieu carcéral car le film se passe généralement dans la prison quand Etienne ne se trouve pas dans un théâtre. Heureusement, on n’a pas les clichés de la prison où les prisonniers sont dangereux et bêtes. Les prisonniers, tout autant qu’Etienne, sont humains et ont des sentiments.

Cela amène ainsi un point de vue intéressant que propose le film. En effet, on en voit presque autant du côté du metteur en scène que des prisonniers. De plus, les prisonniers sont montrés comme des personnes normales, ce qui est le cas, et qui ont une raison différente de faire du théâtre. Etienne, quant à lui, n’est pas en reste car c’est quelqu’un qui n’abandonne jamais et qui reste fixé à son projet de pièce. Le petit groupe s’en retrouve assez attachant, même si j’aurais personnellement aimé en savoir plus sur le passé des prisonniers. En effet, le film et le personnage d’Etienne prennent parti de se concentrer sur la situation actuelle des prisonniers et de ne pas pensez à leurs délits. Mais comme on en voit plus du côté d’Etienne, quant à sa qualité de personnage principal, on a un léger goût de déception. C’est du chipotage car suivre un groupe de prisonniers humains et désireux de bien faire pour leurs objectifs est quand même intéressant à suivre !

Je n’ai toujours pas évoqué le thème principal du film qui est la pratique du théâtre, un art qui va être montré comme difficile et dont Etienne va devoir faire beaucoup d’efforts pour l’apprendre à sa petite troupe. On voit tout, que ce soit les répétitions, la gestuelle, la voix, la connaissance du texte ou encore comment rendre le tout crédible aux yeux des spectateurs. Etienne est un mentor pour les prisonniers et on devine facilement les hauts et les bas des répétitions. Ce n’est pas un défaut et voir les cinq acteurs se démener est quelque chose d’assez motivant. Le choix de la pièce, En attendant Godot, est assez ironique et bien expliqué par le personnage d’Etienne lui-même. En effet, dans leur prison, les prisonniers attendent le jour où ils seront libres, sans savoir précisément quand il arrivera, et à côté on a les personnages de la pièce qui attendent Godot sans savoir s’il viendra.

Ce qui amène à deux autres thèmes qui sont très liés à savoir ceux de la liberté et de l’espoir. Cela peut se traduire de plusieurs façons. Du côté d’Etienne, c’est la liberté d’exprimer son art à travers ses acteurs et d’y voir un message d’espoir pour l’avenir de sa carrière. Du côté des prisonniers, c’est un moyen de tout oublier durant quelques heures quand ils jouent et d’espérer une remise de peine de par leur performance. Cependant, le film montre que ce n’est pas si simple car certains personnages ne croient pas en la pratique du théâtre et à un futur meilleur pour les prisonniers. D’ailleurs, si ces derniers se sentent changés même légèrement, ils restent fidèles à eux-mêmes et c’est pareil pour Etienne. Bien qu’il y ait un déclic, ça ne nous change pas pour autant. C’est à travers ces deux thèmes que le film m’a bien ému.

Enfin, je vais évoquer le contexte historique du film, dans le sens où il s’inspire d’une histoire vraie. En effet, au début des années 1980, un metteur en scène suédois avait fait joué En attendant Godot à des prisonniers. Je ne vais évidemment pas vous raconter la fin de cette histoire car cela reviendrait à évoquer celle du film, je vous laisse la surprise. Je voudrais surtout parler du fait que j’ai eu du mal à transposer ça dans une histoire qui se passe à la fin des années 2010. En effet, j’ai eu un peu du mal à l’accepter (surtout vers la fin) car la technologie est bien différente des années 1980 et certains dénouements me semblaient peu possibles de nos jours. Mais au final, ça reste quand même un bon film qui arrive à être touchant, drôle et surprenant.

Un groupe de personnages motivant

Le paragraphe des personnages d’Un Triomphe va être divisé en deux. On a tout d’abord les acteurs de la pièce, qui sont les prisonniers. Au nombre de six, ils se nomment Patrick, Axel, Dylan, Moussa, Kamel et Nabil. Ils ont des origines, des caractères, des motivations et des délits différents. On les désigne comme des gens remplis d’espoir, qui tentent de faire de leur mieux pour quitter cet endroit pourri qu’est la prison. Comme indiqué plus haut, on n’en apprendre que très peu sur leur passé et on laisse le spectateur se faire sa propre idée. Ici, on veut les voir jouer sans se soucier de leurs crimes. Au final, ce groupe de prisonniers est plus motivant qu’attachant car les efforts qu’ils donnent pour cette pièce sont réels.

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Etienne (Acteur : Kad Merad) est le personnage principal du film. C’est un acteur dont la carrière vit un point mort depuis quelques temps. Il accepte donc un travail d’animateur d’ateliers de théâtre en prison, dont il deviendra vite le metteur en scène pour la scène qu’il veut faire jouer aux prisonniers. C’est une personne qui n’abandonne pas quand il veut quelque chose. Il est très têtu et un peu borné, si bien qu’il a du mal à écouter et à se mettre à la place des autres par moments.

Une production sympathique et bien rythmée

Au niveau de la production, je vais commencer par l’image comme à mon habitude. Je suis beaucoup moins calé qu’avec l’animation mais je vais faire de mon mieux avec mon ressenti de spectateur. Tout d’abord, j’ai trouvé le film facile à voir. Il y a une ambiance feel good qui s’en dégage malgré la pression des répétitions, le milieu carcéral et l’enjeu de cette représentation pour Etienne. De plus, le rythme est très bien géré et on ne s’ennuie pas. Ce n’est pas rapide, ça prend son temps sans en faire trop. Les indications temporelles sont bien indiquées et on ne perd pas le fil de l’histoire. Ensuite, au niveau de la caméra, ça se centre bien sur les personnages et les actions, utilisant par moments des plans larges. La luminosité est correcte, sans prise de risque, et le montage est bien dynamique sur certains moments. Enfin, les décors comme la prison et le théâtre sont réels et permettent d’être plongés encore plus dans l’ambiance.

Pour finir sur le son, les bruitages sont réussis, notamment ceux se passant sur le milieu carcéral. J’ai aimé le fait qu’on sent une légère différence de son quand les prisonniers jouent dans un théâtre. Au niveau de la bande-originale, celle-ci est composé par Fred Avril (compositeur de longs-métrages mais a aussi travaillé sur d’autres projets comme la série animée Lastman). Les thèmes arrivent bien à retranscrire les moments tristes, de doutes, de joie et d’espoir présents durant le film.


CONCLUSION

Un Triomphe est un bon film qui se regarde très bien ! Le mélange entre comédie et drame marche du tonnerre. Ce n’est pas forcément le meilleur film au niveau de la technique mais on passe un bon moment devant ! C’est une manière intéressante de présenter la pratique du théâtre ainsi que de décrire des prisonniers qui ne sont pas le mal absolu mais de simples êtres humains comme Etienne, avec leurs problèmes et leurs rêves. On a envie de suivre cette petite troupe dans leur objectif. Même s’il y a quelques rares points qui m’ont dérangé, je vous conseille d’aller voir ce film, notamment pour cette description de la réalité et la surprise de la fin !

Pour finir, je vais vous laisser avec le générique de fin du film « I Wish I Knew How It Would Feel to Be Free » interprété par Nina Simone !

Sur ce, on se dit à une prochaine fois pour un nouvel article ! A plus !

Ride Your Wave : Prendre la vague de sa vie

Bonjour à tous ! L’automne, aka la meilleure saison de l’année, vient de commencer et avant que les feuilles mortes arrivent et que la douceur des marrons chauds et de la butternut nous emportent, je vous propose une salve de 3 films que j’ai vu au cinéma durant le mois de septembre ! Pour me faire pardonner de ne pas avoir trop publié (mdr vous avez l’habitude (si on me lit)), je vais vous les proposer avant la fin du mois de septembre donc tenez-vous prêt ! Et pour commencer, qui dit début de l’automne dit fin de l’été et je vais revenir sur le premier film qui est Ride Your Wave.


Ride Your Wave (ou Kimi to, Nami ni Noretara en japonais) est un film d’animation japonais du studio Science SARU d’une durée d’1 heure 35 et réalisé par Masaaki Yuasa (Yojouhan Shinwa Taikei, Ping Pong The Animation, Devilman: Crybaby). L’histoire a été scénarisée par Reiko Yoshida (aussi scénariste de Aria the Animation, K-On! ou encore des 4 premières saisons de Major). Le film est sorti le 21 juin 2019 au Japon et le 1er septembre 2021 en France (la faute à la crise sanitaire). Pour l’anecdote, il avait été présenté le 10 juin 2019 au Festival international du film d’animation d’Annecy 2019.

Synopsis (Source) :
Hinako, une jeune fille passionnée de surf, déménage dans une ville balnéaire. Lors d’un incendie, elle est sauvée par un pompier nommé Minato. De cet incident va naître une incroyable fusion entre deux êtres que tout oppose. Mais Minato, jeune débutant surfeur, se retrouve un jour englouti par la mer. Alors que tout le monde tente de surmonter sa peine, Hinako s’accroche à l’esprit de son ami, qui rejaillit dans sa vie sous forme d’eau… Commence alors un nouveau chapitre de leur romance.

Ride Your Wave - film 2019 - AlloCiné

Une histoire poignante alliant fantastique et thématiques réelles

On y suit Hinako, une jeune étudiante, qui décide de s’installer qui s’installe dans une ville balnéaire pour ses études à l’université. La vraie raison de ce choix est la proximité avec la mer qui lui permet de faire du surf, qui est sa passion depuis toujours. Un jour, un incendie fait rage dans son immeuble et elle est sauvée par Minato, un jeune pompier. De cette rencontre naît une histoire d’amour forte et passionnée qui va malheureusement s’arrêter brusquement…

Voilà mon synopsis de l’histoire et j’aurais bien aimé vous cacher le côté tragique du récit mais entre le trailer qui laisse deviner ce qui va arriver et le synopsis qui dit explicitement que Minato décède, je ne peux pas vous le cacher plus longtemps. Le début du film est très joyeux et on aime voir l’histoire d’amour entre Hinako et Minato évoluer (qui ne sont pas amis comme le laisse penser le synopsis de Pathé). C’est vraiment fusionnel et beau ! On ne sent pas que la relation se fait trop vite ou brusquement et la première partie du film est comme un bonbon très sucré qui fait fondre le palais. Bref, on adore voir les deux tourtereaux vivre leur histoire d’amour ! Et ce même si leurs proches les trouvent niais et très fleur bleue. Malheureusement, ce tragique incident va bousculer cette belle relation à jamais et plonger Hinako dans une forte tristesse.

En effet, aussi tôt qu’on s’attache aux deux amoureux, le film nous brise en en enlevant un. C’est brusque, on ne s’y attend pas (sauf si vous avez vu le trailer et/ou lu le synopsis avant) et on se retrouve triste comme Hinako. C’est ainsi que Minato décède et que le thème principal du film va surgir, à savoir le deuil et comment le vivre. On voit une Hinako démotivée, qui n’arrive pas à aller de l’avant et qui abandonne même le surf. Elle a beau tenter d’oublier Minato, les souvenirs avec ce dernier ne dépérissent pas. Quand on regarde l’affiche pour la première fois, on s’attend à une belle romance estivale qui marque une pause tranquille entre deux baignades à la plage. Mais non, le film perturbe et pose au spectateur des questions comme le fait de chérir ses proches et de vivre le deuil. C’est fait de façon très intelligente, avec des personnages comme Hinako qui ont dû mal à supporter cette situation et des personnages comme la sœur de Minato qui réussit très vite son deuil. On a un panel de personnages (bien qu’ils soient très peu) qui vivent différemment le deuil au final.

Cependant, en contact avec des liquides, Hinako va avoir l’impression de revoir son amoureux. De part la pratique du surf et la cause du décès de Minato, la thématique de l’eau est bien mise en avant. Mais elle sert pour le récit plutôt que d’être un vrai thème. En effet, l’eau lie la passion d’Hinako et son envie d’être à la mer mais la lie aussi à Minato par delà la mort. Cela pourra en surprendre plus d’un mais le surnaturel est présent dans ce film. Je ne vais pas en dire plus mais ne vous attendez pas à un film 100% réaliste, alors que les émotions et le thème principal du film sont pourtant très réels. Le surnaturel est plutôt bien géré même si je trouve que les personnages acceptent un peu trop facilement certaines situations.

Pour finir, le dernier thème, qui englobe tous ceux du film, est l’avenir. L’avenir est traité de 2 façons différentes ici. Logiquement, on a tout d’abord l’acceptation du deuil afin d’aller de l’avant. Comme précisé plus haut, certains personnages arrivent plus facilement à accepter le décès de Minato que d’autres. Ca va être un point qui va être présent durant tout le film. Le deuxième point est sur celui d’envisager son avenir professionnel et personnel. Cela passe par trouver quelle est sa voie, le métier qu’on veut faire plus tard, et les nouvelles relations qu’on va entreprendre. Ride Your Wave montre ainsi le début d’une relation, sa fin et son futur. Pour avancer dans la vie, il faut savoir abandonner certaines choses pour mieux savourer les futures expériences. On a ainsi un récit plutôt juste qui parle à tout le monde, même si on n’a pas vécu de deuil dans notre expérience personnelle.

Un duo attachant et mignon

Concernant les personnages, ça va être plutôt rapide car, à part Hinako et Minato, seuls deux autres personnages secondaires sont importants. Le reste n’est pas complétement inutile mais sert surtout à créer des événements qui vont avancer l’histoire comme les pompiers, les étudiants ou encore les jeunes adultes pyromanes.

Les deux personnages secondaires importants vont être Wasabi Kawamura, un pompier collègue de Minato, ainsi que Youko Hinageshi qui est la petite sœur de Minato. Ils ont des caractères plutôt opposés et vont rassurer Hinako à leur manière. Ce sont de bons personnages dont on accepte plutôt bien la présence dans le film.

Passons maintenant aux protagonistes.

Hinako Mukaimizu (VO : Rina Kawaei / VF : Karl-Line Heller) est le personnage principal. C’est une étudiante qui est passionnée par le surf. Elle est très joviale et ouverte aux autres. Cependant, elle est ne sait pas ce qu’elle veut faire plus tard et a des doutes sur son avenir.

Hinako Mukaimizu

Minato Hinageshi (VO : Ryouta Katayose / VF : Julien Crampon) est un pompier et le petit ami d’Hinako. Il est intelligent et est prêt à aider les autres, quitte à risquer sa vie. C’est le genre de personnes à penser d’abord aux autres plutôt qu’à lui. Il n’hésite pas à prendre des initiatives et se montre très réconfortant.

Minato Hinageshi

Concernant les acteurs jouant les personnages, j’ai vu en version originale (donc en version japonaise) et j’ai bien aimé leur interprétation. Une version française est aussi disponible et j’ai cru lire qu’elle était plutôt moyenne (mais faites-vous votre propre avis bien sûr !)

Une production soignée sous fond d’une musique symbolique

La production de Ride Your Wave est très soignée. L’animation est fluide, surtout lorsqu’il y a de l’eau à l’écran, le mouvements des vagues ou les projections liquides sont bien reproduites et semblent réels. Les personnages bougent bien et on perçoit leurs émotions. Le chara-design, réalisé par Takashi Kojima (un animateur-clé qui a travaillé sur différentes productions) à partir des brouillons de Mari Motohashi (a travaillé sur Eizouken ni wa Te wo Dasu na! notamment en tant que réalisatrice assistante), n’apporte pas trop de détails aux personnages, rendant ainsi le film homogène dans son animation. On a aussi des décors superbes qui donnent de la profondeur aux scènes et qui se permettent d’avoir quelques détails. Enfin, le rythme du film est bien dosé, je ne me suis pas ennuyé une seule fois durant mon visionnage et les événements s’enchaînent bien.

Concernant le son, les effets sonores sont très réussis et font plonger le spectateur un peu plus dans l’ambiance du film, que ce soit avec le son des vagues, du feu, des verres qui se cassent ou encore le moteur des voitures. La bande-son originale est également plaisante et se concentre sur le thème estival procuré par la pratique du surf et le lien avec l’eau. Le compositeur se nomme Michiru Oshima (Fullmetal Alchemist, Little Witch Academia, Yojouhan Shinwa Taikei).

Pour conclure cette critique et cette partie sur la production, je ne pouvais pas passer à côté du thème musical principal du film qu’est « Brand New Story » par GENERATIONS from EXILE TRIBE. En effet, il a une place très particulière dans le film puisque Hinako et Minato vont souvent le chanter ensemble et il va finir par être le lien qui va les réunir après le tragique incident. D’après mes recherches, la musique réunit les thèmes du film. Ca parle de séparation, de chemin difficile et d’avenir à accepter. Une chanson est très bien intégrée dans le film et reste en tête après sa fin.


CONCLUSION

Entre crise sanitaire, confinements et reports à cause de la fermeture des cinémas, Ride Your Wave est enfin disponible en France ! L’attente a valu le coup puisque j’ai beaucoup apprécié ma séance au cinéma. Les thèmes m’ont marqué et la production était superbe ! L’histoire se regarde facilement, même si 1 ou 2 passages peuvent gêner si on a du mal à accepter le côté surnaturel dans cette ambiance pourtant réaliste. C’est vraiment le genre de film à regarder quand on finit l’été et qu’on s’apprête à rentrer dans un nouvel établissement pour les études ou le travail. Bien sûr, vous pouvez le regarder à n’importe quel moment de l’année et situation ! Personnellement, les thèmes de l’acceptation du deuil et de l’avenir m’ont beaucoup marqué, ce qui m’a permis de m’attacher au personnage d’Hinako mais aussi de me questionner moi-même. Je suis juste déçu que le trailer et le synopsis dévoilent l’événement tragique qui s’y passe car on est moins surpris (je dis ça mais pour la critique je l’ai fait aussi…). Bref, n’hésitez pas à aller voir Ride Your Wave pour découvrir comment il développe les différentes thématiques abordées.

Pour finir, je vais vous laisser avec le thème du film « Brand New Story » mais chanté par les voix d’Hinako et de Minato !

Sur ce, on se dit à une prochaine fois pour un nouvel article ! A plus !

Bloom Into You : entre amour et jeu de rôles

Bonjour à tous, on se retrouve pour un nouvel article sur un manga, j’ai nommé Bloom Into You ! Je l’ai fini il y a déjà quelques mois mais je n’ai pas pris le temps d’en parler en détail jusqu’à aujourd’hui. Comme d’habitude, la critique sera écrite de sorte à ce que peu d’éléments de l’intrigue soient dévoilés. Ainsi, ceux qui n’ont pas lu le manga peuvent lire cet article.


Bloom Into You (ou Yagate kimi ni naru japonais) est un manga en 8 tomes de Nio Nakatani prépublié dans le Monthly Comic Dengeki Daioh du 25 avril 2015 au 27 septembre 2019. Il est publié en version française par l’éditeur Kana du 20 septembre 2019 au 27 novembre 2020.

El anime 'Yagate Kimi ni Naru' muestra nueva imagen ...

Synopsis de la série :
Yû entre au lycée en espérant découvrir enfin l’amour. Mais rien ne se passe, même quand un garçon lui fait une déclaration…
Elle rencontre alors Tôko, la fille parfaite du lycée, responsable au Bureau des Elèves et qui semble être comme elle car elle éconduit tous ses prétendants. Jusqu’au jour ou Tôko avoue à Yû « je sens que je pourrais tomber amoureuse de toi »…

Bloom into you Edition simple Tome 1

Une relation amoureuse complexe et des relations aux différentes facettes

On y suit Yû Koito, une fille qui vient à peine de faire sa rentrée au lycée. N’ayant jamais eu aucune expérience amoureuse, elle se fait prendre de court par la déclaration d’un ancien camarade de classe. Ne sachant pas comment réagir et influencé par les fictions de romance, elle se pose des questions sur ce qu’est vraiment l’amour. Plus tard, elle rencontre Tôko Nanami du Bureau des Elèves, une fille âgée d’un an de plus et qui est vue comme une personne parfaite par ses pairs. Conseillant Yû sur la déclaration de son camarade de classe, cette dernière commence à éprouver des sentiments pour sa cadette. C’est ainsi que commence une relation avec Tôko qui découvre l’amour et Yû qui cherche à le comprendre.

On entre dans le vif du sujet dès le premier chapitre avec la relation entre Yû et Tôko qui va être le cœur du récit. C’est une relation qui évolue et où les personnages se posent des questions concernant l’amour. En effet, on a d’un côté Tôko qui, malgré les nombreuses déclarations reçues, tombe vraiment pour la première fois amoureuse et de l’autre Yû qui cherche à comprendre ce qu’est l’amour. On a donc une relation à sens unique mais qui va être utile aux deux protagonistes. Une relation qui va bien évidemment évoluer, avec des questionnements autour du fait que ça ne soit pas réciproque ou qu’elle ne soit pas fixe par exemple. L’auteur arrive bien à dépeindre le comportement des adolescentes puisqu’elles se cherchent continuellement et sont parfois innocentes.

Cependant, on peux critiquer le caractère « toxique » de cette relation, dans le sens où seule Tôko en profite car elle se repose souvent sur Yû alors que cette dernière ne ressent rien envers elle. C’est une critique que j’ai souvent lu à propos de ce manga et je dois avouer qu’avec un peu de recul on peut en effet lui reprocher ça. Néanmoins, c’est surtout le cas au début et je n’ai pas ressenti de grand malaise face à cette relation. Tenue en secret, cette relation trouve son évolution dans le changement et la recherche des sentiments des personnages, la découverte des bienfaits et des limites de celle-ci mais aussi grâce aux interactions avec des personnages secondaires bien écrits.

En effet, on a le droit à un peu moins d’une dizaine de personnages secondaires qui vont directement ou indirectement faire évoluer les protagonistes. Une bonne partie d’entre eux se trouve dans le lycée avec des camarades de classe ou du Bureau des Elèves ainsi qu’un professeur. Ceux-ci vont permettre d’approfondir des thèmes évoqués par le duo principal tel que l’amour, les relations avec les autres ou encore l’avenir et les rêves. Si j’évoque les personnages secondaires maintenant, c’est pour mettre en avant leur écriture et surtout l’importance des relations. Qu’elles soient amoureuses, familiales, amicales ou encore rivales, chacune des relations présentes dans ce manga sont bien écrites tant elles sont naturelles que réalistes. On ne sent pas que c’est forcé ou que certains sont amis ou amants pour juste avancer l’histoire. Lorsqu’un événement arrive, celui-ci se répercute sur la relation jusqu’à la fin.

Un autre fil rouge de ce manga est la mise en place d’une pièce de théâtre qui va être décisive dans l’intrigue de ce manga. Je ne vais pas trop en dire pour éviter de spoiler mais on peux voir que cette pièce amène un avant et un après dans la relation amoureuse de Yû et Tôko (et ce n’est pas la seule relation qui voit ce changement). Cette pièce permet de mettre en avant un thème que j’ai adoré qui est sur la différence de caractère selon la situation sociale et par extension les multiples rôles qu’on peut interpréter en société. A partir de la moitié du manga, c’est une forte thématique qui va peser sur tous les personnages dont notamment Tôko. Ce que j’ai beaucoup aimé, c’est le réalisme de ce thème car on a tous un comportement différent selon notre position sociale. Quand on est avec nos amis, on n’a pas les mêmes tiques de langages, comportements et actions que lorsqu’on est avec notre famille, notre classe ou encore notre amoureux. C’est quelque chose que l’auteur va si intelligemment exploiter qu’en tant que lecteur, ça m’a beaucoup touché. Pour finir, cet aspect donne ainsi plus de profondeur au récit que de la simple romance qui marche bien.

Des personnages bien écrits et attachants

Comme je l’ai dit dans la première partie, les personnages, qu’ils soient principaux ou secondaires, sont bien écrits et ont un développement intéressant et logique. C’est surtout le cas pour les deux protagonistes mais aussi le personnage de Sayaka Saeki, la meilleure amie de Tôko, dont je vais vous laisser la surprise. Je vais donc juste rapidement présenter les deux protagonistes de l’œuvre.

Yû Koito est le personnage principal du manga. Elle accepte la relation avec Tôko dans le but d’en savoir plus sur ce qu’est l’amour. C’est une personne qui ne se met que très peu en avant, préférant aider les autres. Elle se montre parfois indécise et directe.

Tôko Nanami est la présidente du Bureau des Elèves. En rencontrant Yû, elle en tombe vite amoureuse et veux continuer d’explorer ce sentiment. C’est une personne calme et entreprenante, sur qui on peut compter quand on a besoin d’elle. Seulement, quand elle est seule avec Yû, elle se montre plus stressée qu’elle ne laisse montrer aux autres.

Un dessin propre et plein d’émotions

Le scénario est bien écrit et grâce au dessin, c’est très plaisant et facile à lire. Déjà, ça se voit que c’est du dessin numérique. Comme dans beaucoup d’œuvres aujourd’hui on va me dire ! Mais là, il n’y a pas de bavures et de petits traits pour faire les ombres et les cheveux par exemple. L’auteur n’utilise pas ce procédé-là. Il utilise plutôt un style de dessin net, propre et précis qui est sans bavures. La lecture est facile grâce au découpage qui est très efficace. Il n’est pas dynamique et plutôt simple mais il est bien pour une histoire qui prend le temps de se développer sans pour autant être ennuyante. Il y a également une attention particulière aux décors qui sont bien dessinés et qui sont souvent présents. Heureusement, ils ne sont pas trop chargés ainsi les personnages ne se fondent pas dedans. De plus, les trames sont bien placées et apportent de la profondeur dans les cases. Mais ce que j’ai préféré dans le dessin est sûrement la retranscription des émotions qui est superbe. On arrive vraiment à ressentir les émotions des personnages que ce soit la joie, le doute, la peur, la tristesse, la honte, l’amusement, etc. Dans ce genre d’histoire de romance avec plusieurs rebondissements au niveau des relations, c’est vraiment quelque chose d’important et qui est ici très réussi.


CONCLUSION

J’en avais longtemps entendu mais jamais testé, les mangas de romance homosexuelle sont pourtant un aspect du médium à ne pas louper si on veut approfondir sa découverte. Et Bloom Into You m’a amené à mieux reconsidérer ce genre car, avant, je n’avais juste vu quelques extraits ainsi qu’une série pleine de clichés nuls et de relations très fades. La force de Bloom Into You, ce n’est pas de se poser des questions sur si une romance entre deux filles c’est normal ou pas. Non, ici, on se demande ce qu’est l’amour et ce que c’est de tomber amoureux. Grâce à un scénario bien ficelé avec des thématiques qui parlent aux adolescents mais également aux adultes, grâce à des personnages réalistes et attachants, et grâce à un dessin efficace et plein d’émotions, Bloom Into You est une lecture que j’ai beaucoup apprécié et qui mérite le détour si vous voulez découvrir le yuri. Comme je l’ai dit, l’œuvre n’est pas non plus exempt de défauts, notamment sur le début de la relation entre Yû et Tôko ou encore sur quelques rares comportements de certains personnages. Mais globalement, ça reste bon. Si vous êtes réticent, je peux également vous conseiller de vous faire un premier avis à travers la très cool adaptation animée du studio TROYCA par le réalisateur Makoto Kantô.

Pour finir, je vous laisse avec le générique de cette fameuse adaptation animée se nommant « Kimi ni Furete » et qui interprété par Riko Azuna.

Sur ce, on se dit à une prochaine fois pour un nouvel article ! A plus !