Lectures des mois d’août-septembre-octobre #16

Pour finir ce mois d’octobre, je vais vous faire un bilan de mes lectures d’août, de septembre et d’octobre 2021. Je n’en ai pas fait en août car je n’avais lu qu’une seule série, tandis qu’en septembre je n’avais pas eu le temps de lire. Vous avez ainsi un gros bilan avec plein de différentes séries !


My Hero Academia (Kohei Horikoshi) – Tomes 1 à 11 – Ki-oon

Synopsis de la série (Source) :
Dans un monde où 80 % de la population possède un super-pouvoir appelé alter, les héros font partie de la vie quotidienne. Et les super-vilains aussi ! Face à eux se dresse l’invincible All Might, le plus puissant des héros ! Le jeune Izuku Midoriya en est un fan absolu. Il n’a qu’un rêve : entrer à la Hero Academia pour suivre les traces de son idole.
Le problème, c’est qu’il fait partie des 20 % qui n’ont aucun pouvoir…
Son destin est bouleversé le jour où sa route croise celle d’All Might en personne ! Ce dernier lui offre une chance inespérée de voir son rêve se réaliser. Pour Izuku, le parcours du combattant ne fait que commencer !

Plus qu’une lecture, il s’agit d’une relecture avec My Hero Academia qui est depuis déjà plusieurs années important dans le paysage du manga. L’ayant découvert avec la sortie de la saison 1 en animé a l’époque, j’avais dévoré les chapitres jusqu’à être à jour sur la parution japonaise. Puis, mon envie était descendue petit à petit… jusqu’à récemment où elle est remontée. Ainsi, pour rattraper toute ma lecture en scans illégaux, j’ai décidé d’acheter les tomes et entamer une bonne relecture ! A travers ces 11 premier tomes qui correspondent à la période où le numéro 1 des super-héros, All Might, agit, le protagoniste Izuku Midoriya évolue dans cette société surhumaine où il ne possède aucun pouvoir. Mais en devenant le neuvième héritier du One For All, il acquis la capacité d’avoir une force extrême, ce qui détruit son corps s’il n’arrive pas à la limiter. J’ai pris du plaisir à redécouvrir les premiers arcs qui ne jouent pas simplement la facilité avec le cadre et l’ambiance lycéenne. Très vite, Izuku et ses camarades sont mis face à face avec des vilains et une société surhumaine qui change vite d’opinion. J’ai de nouveau beaucoup apprécié la construction de l’univers qui prend en compte l’utilisation des pouvoirs sous ses aspects légaux, économiques, sociaux ou encore politiques. Également, la présence de personnages comme Stain questionne sur les vilains qui font le mal sans but particulier et les héros qui travaillent uniquement pour l’argent. L’évolution d’Izuku est plaisante à suivre car on le voit notamment prendre confiance en lui. Le dessin du mangaka est dynamique, expressif et précis. De plus, on remarque son évolution à travers les 11 premiers tomes. Le seul point qui m’a un peu dérangé est le découpage où sur quelques rares cases, ce n’est pas tout le temps compréhensible sur ce que veut transmettre l’auteur. Mais heureusement, cela reste minoritaire. J’ai hâte de continuer ma relecture et de compléter ma collection ! Plus Ultra !

Spy x Family (Tatsuya Endo) – Tome 5 – Kurokawa

Synopsis (Source) :
Après avoir déjoué en deux temps trois mouvements un complot terroriste (rien que ça), la (fausse) famille Forger accueille un nouveau membre dont le nom est Bond, le chien Bond. Sous son abondante pilosité canine se cachent un amour infini pour Anya et, plus discret, un don de prescience. Alors que l’opération « Strix » semble enfin sur les rails, les examens qu’Anya doit passer dans le cadre de sa scolarité pourraient à nouveau mettre en péril la délicate mission de Loid Forger, alias Twilight, le meilleur espion du monde…

Pour l’agent Twilight, une mission décisive est à réussir cette fois-ci ! En effet, Anya doit réussir à ne pas rater ces prochains examens. Il va donc mettre tout en œuvre pour qu’elle réussisse. Quant à la principale intéressée, elle préfère s’amuser et passer du temps avec ses amis d’école et son chien Bond. Du côté de Yor, elle doit gérer son frère fou dingue d’elle ainsi qu’une collègue de son (faux) mari qui désire secrètement de prendre sa place. Comme à son habitude, Spy x Family est toujours aussi bon a lire. Les différentes situations s’enchaînent facilement et le contexte à la fois comique et géopolitique marche toujours aussi bien. De plus, un nouveau personnage est encore introduit et ajoute de la profondeur aux relations entre les personnages. Le dessin est toujours aussi dynamique, impactant, expressif et clair. Ce dernier est mis en avant par un découpage efficace qui permet une lecture lisible et compréhensible de l’œuvre. L’histoire prend le temps de se développer et je continue toujours à apprécier ce manga !

Kaiju n°8 (Naoya Matsumoto) – Tome 1 – Kazé

Synopsis (Source : quatrième de couverture) :
Les kaiju sont d’effroyables monstres qui surgissent de nulle part pour attaquer la population. Au Japon, ces apparitions font désormais partie du quotidien…
Enfant, Kafka Hibino rêvait d’intégrer les Forces de Défense pour combattre ces terribles ennemis, mais après de nombreux échecs à l’examen d’entrée, ce trentenaire travaille à nettoyer les rues de leurs encombrants cadavres. Jusqu’au jour où une mystérieuse créature s’introduit dans son organisme et le métamorphose en une entité surpuissante mi-humaine, mi-kaiju. Son nouveau nom de code : “Kaiju n° 8” !

Je l’attendais ce manga ! Je lisais les chapitres sur l’application de la Shueisha MangaPlus depuis quasiment le début de sa parution et j’ai directement aimé ce manga. Je suis donc heureux de voir que cette œuvre qualitative arrive enfin en France. On y suit Kafka Hibino, un trentenaire qui s’occupe du nettoyage des rues après les passages des kaijus. En effet, l’histoire prend place dans un monde où les humains sont régulièrement attaqués par des kaijus, des monstres japonais difformes aux capacités surnaturelles qui détruisent tout sur leur passage. Seules les Forces de Défense peuvent leur tenir tête. Cependant, Kafka a toujours raté l’examen. En rencontrant le jeune Reno Ichikawa qui veut aussi y entrer, Kafka va retrouver l’envie d’accomplir son rêve. Mais sa vie se voit bouleverser par sa transformation en Kaiju, ce qui ne l’empêche pas de retenter l’examen ! Partant de ce concept assez classique, Kaiju n°8 brille par son histoire qui s’enchaîne excellemment bien. En effet, il y a zéro temps mort et on ne s’ennuie pas durant la lecture. De plus, les personnages sont vite attachants et ils ont chacun leurs motivations. Au niveau du dessin, celui-ci est très dynamique et expressif (j’ai l’impression de dire tout le temps ça) car on comprend bien les attaques des Forces de Défense notamment. De plus, le design des kaijus est réussi et donne vraiment cette impression de peur et d’infériorité que ressentent les personnages de l’œuvre. Enfin, le découpage est bien géré. Je vous conseille fortement de commencer cette série (qui ne risque pas d’être en rupture vu la forte impression de l’éditeur) !

Vinland Saga (Makoto Yukimura) – Tomes 11 à 15 – Kurokawa

Synopsis du tome 11 (Source) :
Grâce à leurs efforts et leur dur labeur, Thorfinn et Einar peuvent enfin entrevoir leur liberté. Mais la santé fléchissante du vieux maître, Sverker, est loin d’être la seule ombre à planer sur le bonheur des deux esclaves. Dans une ferme voisine, le propriétaire des lieux, Carrock, ainsi que toute sa famille, sont massacrés par l’un de leurs eslaves, avide de se venger des humiliations qu’il a subies de son maître. Après avoir brûlé la ferme, il s’évanouit dans la nature… Mais la plus grande menace qui pèse sur la ferme de Ketil viendra de la capitale du royaume danois, Jelling.

Mon rapport à Vinland Saga est un peu particulier. Je n’avais pas apprécié la série au premier abord en empruntant les 10 premiers tomes à une médiathèque. Mais en les relisant une seconde fois et couplé avec mon visionnage de la série animée, je l’avais beaucoup apprécié ! Comme quoi, l’appréciation d’un manga peut changer très vite. Je n’ai toujours pas acheté la série et en changeant de médiathèque, j’ai emprunté la suite qui était disponible. L’arc de la ferme de Ketil est débuté depuis 2 tomes et on y retrouve Thorfinn en temps qu’esclave. Les tomes 11 à 15 nous font redécouvrir Knut qui est maintenant devenu roi d’Angleterre. Un roi sans-cœur et manipulateur, n’hésitant pas à tuer son propre frère pour avoir la couronne du Danemark. Afin d’augmenter ses revenus, il complotera contre Ketil et déclenchera une guerre sur sa ferme. De son côté, Thorfinn et Einar découvrent qu’un esclave enfuit tue tout sur son passage. Se révélant être l’ancien mari d’une esclave du nom d’Arneis, le Serpent et ces mercenaires vont tenter de l’arrêter. Cet arc m’a marqué, vraiment. Le Vinland étant considéré comme un lieu sans guerres et esclaves, Thorfinn a enfin expérimenter les deux (être un guerrier sous Askeladd et un esclave sous Ketil). Plusieurs thèmes sont développés à travers multiples personnages tels que la vengeance, la valeur de la vie, la guerre, l’esclavage, le non-recours à la violence ou encore l’espoir d’un monde meilleur. La qualité d’écriture m’a touché et on voit enfin l’évolution de Thorfinn qui se rapproche de son père Thors. L’impact se trouve dans les tomes 14 et 15 où Thorfinn et ses compagnons rentrent en Islande pour préparer leur voyage au Vinland. Afin d’avoir un financement pour leur expédition, ils vont devoir voyager en Europe et en Asie pour montrer leur valeur. Du côté graphique, c’est très percutant. Le style est bien affirmé avec des personnages aux tons graves où on voit leurs cicatrices et les plis sur leurs visages. Les décors ainsi que les trames apportent de la profondeur au récit, rendant le tout réaliste. Ce réalisme est à nuancer puisque c’est romancé par moments, notamment quand les personnages sont montrés comme imposants et sans failles. Mais ce n’est pas forcément un défaut ! La lecture est prenante, percutante et amène à la réflexion. Le jour viendra où j’achèterais les tomes afin de pouvoir les relire quand je veux et enfin les avoir dans ma collection !

Lupin the Third (Monkey Punch) – Anthology – Kana (SENSEI)

Synopsis (Source) :
La série Lupin III de Monkey Punch a marqué l’histoire du manga et influencé toute une génération d’auteurs de mangas et d’animés. Retrouvez dans cette anthologie tous les meilleurs moments des aventures cultes du plus célèbre des voleurs aux multiples visages ! Au travers de onze histoires courtes, sélectionnées avec soin par le dernier éditeur de l’auteur, vous êtes conviés à pénétrer cet univers énergique, loufoque, iconoclaste, parfois déconcertant, mais assurément réjouissant !

Une critique complète sur cette anthologie de Lupin III est sortie récemment sur le site ! Vous pouvez la retrouver ici : Lupin III Anthology : l’arrivée en France du petit-fils d’Arsène Lupin !.

Kaguya-sama : Love is War (Aka Akasaka) – Tomes 3 et 4 – Pika

Synopsis (Source) :
Miyuki Shirogane, le président du bureau des élèves, et Kaguya Shinomiya, la vice-présidente, sont engagés dans une guerre où tous les coups sont permis pour séduire l’autre et l’obliger à déclarer sa flamme ! Partage de coin de parapluie, mangas pour filles, entraînement rigoureux de volley, manucure, grossièretés enfantines, activités de clubs, examens trimestriels… Tout est prétexte à porter le coup fatal à l’adversaire ! Dissimulé dans l’ombre et se prenant parfois les balles perdues de ces combats sans merci, Yû Ishigami, trésorier du BDE, tente tant bien que mal de survivre…

La lutte amoureuse psychologique continue entre les deux brillants mais pas moins idiots élèves de l’académie Shûchiin Miyuki Shirogane et Kaguya Shinomiya ! Les deux protagonistes continuent de se tourner autour sans vouloir s’avouer leur amour réciproque. Les situations sont comiques et parfois très ridicules, on en vient presque à se demander si leur intelligence ne se résume pas qu’uniquement aux études finalement. La comédie est réussie car les situations ne sont jamais les mêmes et il y a beaucoup d’imprévus. De plus, la présence de personnages récurrents tels que Chika Fujiwara ou Kashiwagi permettent de développer les relations entre les personnages. Le tome 3 amène d’ailleurs l’apparition d’un nouveau personnage qui est le trésorier du BDE, Yû Ishigami. Défini par le mangaka comme le deutéragoniste de l’histoire, Ishigami est une personne observatrice, pessimiste et qui a du mal à communiquer. Les deux tomes développent également le personnage d’Ai Hayasaka, la domestique personnelle de Kaguya. A la fin du quatrième tome est également introduit la sœur de Miyuki, Kei Shirogane. Plein de nouveaux personnages apparaissent pour diversifier les situations comiques et éviter la répétition. Bien que les premiers chapitres avaient l’air assez indépendants les uns des autres, le fil rouge ici est l’arrivée des vacances d’été et la définition des sorties entre amis qui les accompagnent. Le style graphique du mangaka s’améliore et on sent qu’il est plus à l’aise pour dessiner ses personnages. Le découpage est bon et joue bien avec le support qu’est le tome pour accentuer la comédie. Dans le tome 4, l’auteur innove en présentant des chapitres qui sont la suite directe des autres, permettant une continuité qui est appréciée ! Kaguya-sama : Love is War est toujours aussi sympa à lire et j’ai hâte de découvrir les chapitres qui n’ont pas été adapté dans la série animée !

Lupin III Anthology : l’arrivée en France du petit-fils d’Arsène Lupin !

Bonjour à tous ! On se retrouve cette fois-ci pour la critique d’un manga très attendu en France, j’ai nommé Lupin III (ça se prononce Lupin the Third) ! Mais il ne s’agit pas de la série mais plus précisément d’une anthologie qui regroupe plusieurs histoires venant de différents ouvrages. Le point qui les relie est de faire honneur à l’auteur de ce manga qu’est Monkey Punch (né le 26 mai 1937, il nous a malheureusement quitté le 11 avril 2019).

Avant d’en faire la critique, je vais évoquer brièvement mon rapport à la licence Lupin III. Je n’ai vu que l’adaptation cinématographique Le Château de Cagliostro réalisée par Hayao Miyazaki avec le studio de production Tokyo Movie Shinsha et sorti en 1979 au Japon. Je connaissais ensuite vite fait la licence de nom, le thème musical principal ainsi que les 5 protagonistes principaux qui se retrouvent presque dans chaque adaptation animée. Des adaptations animées qui continuent encore aujourd’hui avec la sortie de sa sixième partie mettant en scène Lupin face à Holmes en Angleterre. Tout ça pour dire que je suis au final presque un néophyte sur cette licence ! Du coup, qu’est-ce que j’ai pensé de cette anthologie ?

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Synopsis (Source) :
La série Lupin III de Monkey Punch a marqué l’histoire du manga et influencé toute une génération d’auteurs de mangas et d’animés. Retrouvez dans cette anthologie tous les meilleurs moments des aventures cultes du plus célèbre des voleurs aux multiples visages ! Au travers de onze histoires courtes, sélectionnées avec soin par le dernier éditeur de l’auteur, vous êtes conviés à pénétrer cet univers énergique, loufoque, iconoclaste, parfois déconcertant, mais assurément réjouissant !

A travers 11 histoires courtes, on découvre les aventures du cambrioleur Lupin III, parfois épaulé de ses compères Daisuke Jigen et Goemon Ishikawa, de sa rivale tantôt alliée tantôt ennemie Fujiko Mine et de l’inspecteur d’Interpol Koichi Zenigata. Cette anthologie de presque 300 pages a été publiée en France par les éditions Kana dans son label SENSEI. C’est en quelque sorte un pari pour l’éditeur afin de voir si le public francophone est prêt à acheter la licence Lupin III ou non, d’après ce que j’ai compris. Pour continuer un peu plus sur l’édition de cette anthologie, celle-ci est plus grand qu’un manga normal (148×210 cm pour l’anthologie tandis qu’un manga tel que Fire Force du même éditeur fait 115×175 cm par comparaison), ce qui permet un confort de lecture supplémentaire pour apprécier le trait du mangaka Monkey Punch. Les histoires sont courtes, indépendantes les unes des autres et proviennent de trois ouvrages différents d’après une sélection du dernier éditeur de l’auteur, Ryûchi Endô. 5 histoires datent de la fin des années 60 et viennent de l’ouvrage Lupin Sansei, 5 autres de la fin des années 70 de Shin Lupin Sansei, et une dernière du début des années 70 venant de Lupin  Sansei Shi Bôken.

Concernant les thématiques présentes dans cette anthologie, il n’y en a pas vraiment puisqu’il s’agit d’histoires courtes indépendantes et qu’elles ne sont pas toutes autour d’un cambriolage, bien que ce soit un thème majoritairement récurrent. Lupin III vole par plaisir, afin de s’amuser de la police internationale et de viser toujours plus haut. Les raisons de la présence de ces acolytes dans ses méfaits ne sont pas tellement expliquées mais on sent qu’ils tentent toujours d’aller plus loin dans leurs crimes, ce qui surprend le lecteur. Technologie, politique, magie ou encore questions sociétales alimentent aussi ce récit et renforcent l’univers du manga. Néanmoins, dans ces 11 histoires, il n’y a pas non plus de grandes réflexions sur des thématiques bien claires. Il faut avant tout que ça reste accessible pour de nouveaux lecteurs de la licence comme moi.

Ce qu’on remarque surtout, c’est la présence principale du genre policier dans l’anthologie. En effet, chaque histoire a son lot de suspense et d’énigmes à résoudre, qui voit généralement son dénouement à la fin. Cette dimension policière m’a beaucoup plu puisque chaque récit possédait son propre déroulement unique avec des conclusions différentes. Parfois Lupin gagne, d’autres fois non. Même si on peut deviner que Lupin apparaîtra forcément à un moment dans l’histoire (et si ce n’est pas lui, son nom sera mentionné), la surprise est toujours présente. Qu’il s’agisse d’une histoire datant de la fin des années 60 ou d’une de la fin des années 70, la qualité scénaristique est très constante et arrive à faire tenir la lecture jusqu’à la fin.

D’autres genres sont également présents et je pense notamment à ceux de l’action et de l’aventure. Le premier est très présent puisque Lupin doit très souvent se battre ou agir vite lors de ses cambriolages. Cela permet d’ajouter du dynamisme au récit et se complète bien avec la résolution d’énigmes. Le deuxième est moins présent car Lupin ne découvre pas de nouveaux lieux ou personnages à chaque histoire. Il arrive même parfois que le genre policier soit même peu mis en avant, ce qui met sur le devant de la scène l’action et l’aventure.

Ensuite, comment parler de Lupin III sans évoquer son humour décalé assez présent qui apporte une ambiance toute particulière au récit. Lupin est un bon vivant et arrive souvent à détendre l’atmosphère, ce même lorsque la situation est critique. De plus, on a aussi des scènes plutôt obscènes ou encore un humour grivois, amenant un certain côté pervers à Lupin (bien loin des représentations héroïques que l’on pouvait avoir dans Le Château de Cagliostro par exemple).

Concernant la qualité graphique, c’est là où on remarque le plus l’évolution du style de Monkey Punch lorsqu’on compare les différentes histoires. Le fait qu’elles proviennent de 3 séries d’ouvrages différents amènent à une hétérogénéité graphique dans l’anthologie. Je vais donc traiter au cas par cas, pour essayer de noter les différences, les qualités et les possibles défauts (qui sont personnels). Avant, je vais évoquer certains points qui me semblent communs aux 3 types graphiques. Tout d’abord, on a des décors marquants et détaillés qui apportent de la profondeur aux cases. Puis, le rythme est réussie puisqu’on enchaîne assez bien les différentes pages comme il n’y a que très peu de temps morts dans l’intrigue. Enfin, j’ai quelques réserves sur le chara-design qui m’a un peu perturbé car plusieurs personnages ont le même visage que Lupin dont l’inspecteur Zenigata, ce qui n’aide pas tout le temps à la lecture.

Tout d’abord, on a les histoires datant de la fin des années 60 et venant de Lupin Sansei. Il faut savoir que certaines histoires ont dû être reproduites à partir de matériel imprimé, faute d’avoir les originaux. Cela a amené à une qualité finale d’impression réduite et ce sont ces histoires de la fin des années 60 qui en ont subi le plus les conséquences. On a l’impression que l’encre n’a pas tenu et que le contenu en est effacé, ce qui rend la lecture peu facile et brouillonne. Outre ce défaut, on peut remarquer que le style de Monkey Punch a un trait fin, avec des petites cases remplis de décors et d’information et où le découpage se fait pages par pages.

Ensuite, si on suit l’ordre chronologique de parution des histoires, on a celle datant de 1972 de Lupin Sansei Shi Bôken. Cette histoire m’a un peu perturbé dans sa qualité graphique. Le trait est plus simple et moins détaillé que les histoires de la fin des années 60. De plus, le chara-design n’est pas tout le temps respecté et même l’histoire en elle-même est assez légère. Monkey Punch avait-il voulu essayer une autre façon de représenter Lupin ? Ou alors était-il dans une période peu propice pour dessiner dans le détail et corriger son travail ? Bien que le dessin m’ait laissé perplexe, j’ai bien aimé le fait que son découpage des cases soit moins serré et qu’il prenne plus la largeur des pages.

Enfin, on a les histoires de la fin des années 70 venant de Shin Lupin Sansei. Autant vous le dire tout de suite, ce sont les histoires que j’ai préféré ! On y voit l’évolution du style graphique de Monkey Punch et ça se lit très bien. Le trait est plus gras, les décorssont toujours présents mais moins surchargés et le découpage est plus innovant. En effet, il peut être sur une double page et joue avec la forme des cases (tantôt les lignes sont droites, tantôt elles sont en diagonales). De plus, le sentiment d’action en est accentué car le dessin gagne en dynamisme. Pour finir, le récit est plus étalé et moins concentré ce qui permet un confort de lecture plus apprécié et un suspense plus long.


CONCLUSION

Lupin III, c’est cool ! Cette anthologie est réussie et donne clairement envie de s’intéresser au travail de Monkey Punch ainsi qu’à la licence Lupin III. Malgré les défauts d’impression sur certaines histoires, l’édition est vraiment géniale et qualitative, en plus de ne pas être trop chère (ça coûte moins de 13€). Les personnages sont vraiment uniques et décalés. De plus, le genre policier marche très bien sur moi et j’ai été surpris à chaque histoire. Monkey Punch était un auteur avec beaucoup d’imagination car, dans cette anthologie en tout cas, il a réussi à se renouveler à chaque fois. Franchement, foncez lire cette anthologie car on a enfin Lupin III en version française et ça vaut le coup !

Pour finir, je vais vous laisser avec le thème musical de Lupin III composé par Yuji Ohno. Il s’agit de la version de 1978 et, si je ne dis pas de bêtises, c’est dans cette série où est apparue pour la première fois ce thème !

Sur ce, on se dit à une prochaine fois pour un nouvel article ! A plus !

Le Sommet des Dieux (film) : Grimper, toujours grimper, sans s’arrêter…

Bonjour à tous, comment allez-vous ? Votre cher rédacteur MaxouFrost est de retour, après avoir grimpé la dure montagne de la vie ! Il ne s’est rien passé de grave et c’est même l’inverse, tout va bien. Ca va tellement bien que je m’adonne à d’autres plaisirs que celui d’écrire sur ce blog. Je redoute déjà le bilan de fin d’année, dis-je en me marrant avec une grosse goutte de sueur sur le front…

Mais bref, ce n’est pas le sujet aujourd’hui ! Puisque je vais vous parler de ma dernière claque audiovisuelle et cinématographique ! Il s’agit du film d’animation français Le Sommet des Dieux, sorti il y a quelques semaines déjà au cinéma, et qui a la particularité d’être l’adaptation d’un manga, qui est lui-même l’adaptation d’un roman.


Le Sommet des Dieux est un film d’animation franco-luxembourgeois produit par Julianne Films, Folivari et Mélusine Productions d’une durée d’1 heure 35 et réalisé par Patrick Imbert (son dernier film avant était Le Grand Méchant Renard et autres contes…). Ce film est une adaptation du manga éponyme de Jirō Taniguchi (1947-2017) prépublié au Japon de 2000 à 2003, manga qui est lui-même l’adaptation du roman éponyme de Baku Yumemakura (1951-) sorti en août 1997. Le film est sorti en salles françaises le 22 septembre 2021 et a eu une avant-première le samedi 10 juillet lors du Festival de Cannes 2021.

Synopsis (Source) :
A Katmandou, le reporter japonais Fukamachi croit reconnaître Habu Jôji, cet alpiniste que l’on pensait disparu depuis des années. Il semble tenir entre ses mains un appareil photo qui pourrait changer l’histoire de l’alpinisme. Et si George Mallory et Andrew Irvine étaient les premiers hommes à avoir atteint le sommet de l’Everest, le 8 juin 1924 ? Seul le petit Kodak Vest Pocket avec lequel ils devaient se photographier sur le toit du monde pourrait livrer la vérité. 70 ans plus tard, pour tenter de résoudre ce mystère, Fukamachi se lance sur les traces de Habu. Il découvre un monde de passionnés assoiffés de conquêtes impossibles et décide de l’accompagner jusqu’au voyage ultime vers le sommet des dieux.

Entre faits historiques et fortes émotions : la critique de la pratique de l’alpinisme

L’histoire se passe durant les années 1990. On y suit Fukamachi Makoto, un journaliste et photographe japonais, qui va se lancer dans une longue enquête après avoir vu l’ancien appareil photo de George Mallory, alpiniste britannique disparu dans l’Everest en 1924, dont la découverte de ses photos pourraient bouleverser l’histoire de l’alpinisme. Ces recherches vont petit à petit le mener à Habu Jôji, un ancien alpiniste japonais de talent qui a une obsession sans limites de relever les défis toujours plus durs. L’histoire présente deux points de vues, celui de Fukamachi cherchant la vérité autour de l’ascension de Mallory et la localisation de Habu, et celui de Habu dans le passé autour de sa passion grandissante de l’alpinisme et de son retrait de la société.

L’histoire commence avec un contexte historique fort, celui de l’appareil photo de George Mallory. En effet, cet alpiniste britannique a vraiment existé et a tenté l’ascension de l’Everest le 8 juin 1924 avec Andrew Irvine. Cependant, ils ne sont jamais redescendus et sont ainsi portés disparus. Personne ne sait s’ils ont réussi à atteindre le sommet de l’Everest ou pas. Ils avaient emportés avec eux des appareils photos mais ces derniers n’ont pas été retrouvé non plus. Cette affaire est encore aujourd’hui longuement débattu. Sont-ils les premiers à avoir atteint le sommet de l’Everest ? Plus tard, le 29 mai 1953, ce sont Edmund Hillary et Tensing Norgay qui atteignent officiellement le sommet de l’Everest. De ce constat, lorsque Fukamachi entend parler de la découverte de l’appareil photo de Mallory, il va tenter de l’obtenir afin d’apporter une réponse à cette ascension et peut-être révolutionner l’histoire de l’alpinisme.

En même temps qu’il découvre l’appareil photo de Mallory, il rencontre brièvement Habu Jôji qui disparaît aussitôt. Cet alpiniste japonais, plutôt connu au début des années 1980, avait subitement disparu il y a quelques années. En le voyant, Fukamachi se lance dans une grande enquête qui va vite le mener vers la thématique principale du film, à savoir l’alpinisme. Cette pratique sportive, qui se définit comme le fait d’effectuer des ascensions en haute montagne, est vraiment le pilier qui relie l’affaire Mallory et le parcours d’Habu. Durant le récit, l’alpinisme est montré comme une pratique à la fois glorifiée et décriée. D’une part, cette pratique permet d’aller au-delà de ses limites, de pouvoir affronter la nature et de pouvoir aller toujours plus haut. De l’autre, on a besoin de beaucoup de connaissances et d’entraînement pour grimper, les reconnaissances sont faibles et, sur certaines ascensions, une bête erreur peut coûter la vie. Même avec un sans-faute, c’est parfois les conditions météorologiques extrêmes qui peuvent être fatales.

A travers la pratique de l’alpinisme est mise en avant la nature et plus précisément les montagnes. Je reviendrais plus tard sur l’aspect technique mais le film a réussi à bien transmettre ce sentiment imposant qu’elles procurent grâce à de superbes décors. Les montagnes sont montrées comme imposantes et infranchissables. Par exemple, sur une haute falaise, le grimpeur est juste un petit point qui tente par tous les moyens de monter sans tomber. La petitesse de l’homme est encore plus accentuée quand d’autres phénomènes sont présents tels que la roche friable, les chutes de neiges ou encore les orages qui perturbent l’alpiniste et le met en danger. On sent de la pression quand les alpinistes grimpent, on a l’impression qu’ils n’arriveront jamais en haut et que la nature les arrêtera. Ce défi que s’impose l’homme face à la nature est au final très prenant puisque le récit nous montre majoritairement les passages compliqués et de réussites tout en indiquant indirectement (par la fatigue de l’alpiniste et le parcours déjà réalisé lors de larges plans) que le reste n’était pas en vain non plus.

Un autre point important du récit est celui centré sur la psychologie et par extension les émotions des alpinistes. En effet, ces derniers vont toujours plus loin dans leur pratique, tout en sachant qu’ils peuvent rater voire même y rester. C’est vraiment un long questionnement qui habite Fukamachi et même les spectateurs qui n’ont jamais pratiqué l’alpinisme. De plus, la pratique de l’alpinisme se pratique parfois en solitaire, il faut donc avoir un solide mental. J’ai essayé de dégager 3 principaux états de l’alpiniste que véhicule le film. Il y en a plus mais je ne vais pas spoiler donc ce ne sera pas trop développé non plus ! Tout d’abord, on a un émerveillement face à la beauté de la nature avec ses montagnes imposantes qui changent selon les saisons. Puis, on a une sorte d’égoïsme car la pratique peu reconnaissante par les autres demande pourtant beaucoup de sacrifices dont sa propre vie. Enfin, il y a la volonté d’aller toujours plus haut, c’est une sorte d’envie à assouvir et c’est ce qui amène les alpinistes les plus téméraires à ne jamais abandonner.

Au final, j’ai eu l’impression que la recherche de l’appareil photo de Georges Mallory était surtout un prétexte pour présenter la pratique de l’alpinisme dans sa globalité à travers le personnage de Habu Jôji. Bien évidemment, elle reste quand même importante puisque c’est ce qui va motiver Fukamachi Makoto à se lancer dans cette longue investigation qui va mêler recherche de la vérité, découverte en profondeur de l’alpinisme et le parcours de Habu. On se laisse aspirer par la qualité scénaristique du film qui se déroule sans accroc et problèmes particuliers. C’est une plongée directe dans l’alpinisme qui apporte une large ouverture à la fin. On n’a pas de réponse finale concrète sur la volonté des alpinistes à aller toujours plus haut.

Deux protagonistes uniques aux caractères bien trempés

Comme vous avez dû le comprendre, le récit se concentre sur deux personnages principaux avec Fukamachi qui est presque un alpiniste novice (il a déjà pratiqué dans le cadre de son travail) et Habu qui est un fort passionné. C’est deux visions de l’alpinisme qui se complètent. Plusieurs autres personnages interviennent dans l’histoire mais restent finalement assez secondaires. Ils sont présents soient pour accompagner les alpinistes, illustrer les flashbacks de Habu et aider Fukamachi dans son enquête.

Fukamachi Makoto (VO : Damien Boisseau) est un journaliste et photographe japonais. Il tourne en rond dans son boulot et la découverte de l’appareil photo de Mallory et de Habu va tellement le motiver qu’il ne va faire plus que ça. C’est un homme déterminé et prêt à faire tout ce qu’il peut pour avoir des informations.

Habu Jôji (VO : Eric Herson-Macarel) est un alpiniste japonais. Véritable passionné par cette pratique, il fait attention à sa santé afin d’être toujours en forme. Il est assez froid avec les autres mais il a bon fond. C’est un homme qui n’abandonne pas dans les défis qu’il s’est imposé, toujours prêt à affronter n’importe quelles montagnes car c’est ce qui lui permet de se sentir vivant.

Une production très soignée et prenante, accentuant l’ambiance du scénario

Au niveau de la production, c’est vraiment excellent ! Ca donne vraiment envie de voir d’autres projets d’animation français de ce type. La première chose qui m’a surpris, et ce dès le début du film, ce sont les splendides décors. En effet, que ce soit les grandes villes urbaines ou les imposantes montagnes, les décors étaient superbes et amenaient encore plus de profondeur au film. Surtout lorsque l’action se passe en montagne, puisque l’alpinisme est le thème central du film. J’ai l’impression qu’il s’agissait surtout de décors peints (mais je peux me tromper). De plus, les décors changent sans cesse tellement l’action se déroule à plusieurs endroits différents à la fois.

Ensuite, l’animation des personnages est réussie. Cette dernière, après avoir vu une interview du réalisateur, est entièrement en 2D. Les personnages s’intègrent bien aux décors et interagissent efficacement avec, grâce à un character-acting rempli d’émotions qui montre la dureté de l’alpinisme. De plus, les mouvements sont assez réalistes lors des ascensions. Puis, le film arrive intelligemment à nous faire comprendre les problèmes psychologiques et mentaux des personnages comme le doute, la peur de la mort ou encore la perte de connaissance grâce à des subtils jeux de lumière et de couleur. Enfin, le film est très bien rythmé et marche plutôt bien quand on change d’époque au début (même s’il faut un petit temps d’adaptation quand on voit ça la première fois.

Pour finir, le côté sonore est génial. Le sound design est vraiment captivant que ce soit lorsque la roche est friable, que la neige tombe, que la tempête arrive ou que le piolet s’accroche aux falaises. Cela accentue la pratique de l’alpinisme et les émotions qui en découlent telles que la peur ou la joie. Au niveau de la performance des comédiens qui font la voix des personnages, c’est réussi et ils arrivent bien à montrer les émotions. Le seul truc qui m’a dérangé, c’est que certains jeunes personnages appellent les adultes en rajoutant le suffixe « -san » (exemple : Habu-san). Pour quelqu’un qui ne connaît pas la culture japonaise, cela peut perturber l’écoute et juste « monsieur Habu » aurait pu suffire je pense. A moins que ce ne soit un parti pris pour montrer qu’on est au Japon et qu’il y a du respect. Mais c’est le film est en version française. Pour finir, la bande-son originale est vraiment cool. Réalisé par Amine Bouhafa (compositeur de musiques de film depuis ses 15 ans et ayant travaillé sur une quarantaine de projets), elle est très variée et arrive bien à nous plonger dans l’ambiance globale du film.


CONCLUSION

Le Sommet des Dieux est un film que j’ai adoré ! En sortant de la salle, j’avais tellement été bouleversé (dans le bon sens) que j’ai bien mis une bonne heure avant de m’en remettre. J’ai même vu une pauvre personne presque en PLS à la sortie du cinéma (elle devait peut-être hyper-sensible). C’est pour ce genre de film que l’expérience au cinéma est géniale ! Cela accentue ton visionnage du film. J’ai beaucoup aimé la façon dont le scénario présentait la pratique de l’alpinisme et comment le film arrive à s’approprier à la fois le roman ainsi que le manga ! Les deux protagonistes sont également très intéressants, avec chacun leur parcours, leurs qualités et leurs défauts. Ainsi, je ne peux que vous conseiller d’aller voir ce film ! Même si vous n’avez pas lu le roman et le manga, c’est très accessible pour tout le monde !

Pour finir, je vais vous laisser avec un dernier thème de la bande-son originale d’Amine Bouhafa qui se nomme « Epilogue ».

Sur ce, on se dit à une prochaine fois pour un nouvel article ! A plus !