Inazuma Eleven DS : La foudroyante passion du football

Bonjour à tous et bienvenue dans ce dernier article de l’année 2021 !!! J’en parlerais plus dans le bilan de fin d’année mais ce fut une année qui m’a un peu remis en question au niveau de ce site puisque la production d’article fut très irrégulière ! Bref, j’y reviendrais plus tard car aujourd’hui je vais évoquer un jeu-vidéo et pas n’importe lequel puisqu’on pourrait presque parler de « rétro-gaming » comme le jeu a déjà 10 ans. Voici donc la critique sur le jeu-vidéo Inazuma Eleven sur Nintendo DS ! Et comme c’est le dernier article de l’année, je vais faire une présentation un peu plus libre et moins structurée comparée à d’habitude !


Inazuma Eleven est un jeu-vidéo sorti au Japon le 22 août 2008 sur Nintendo DS. C’est une jeu développé par Level-5, réalisé par Takehiro Fujii et produit par Akihiro Hino. Il sort en France le 28 janvier 2011.

Synopsis (Source : Mode d’emploi) :
Le club de football du collège Raimon traverse une mauvaise passe : le manque de joueurs et d’entraînement en fait l’une des plus mauvaises équipes en activité. Mark Evans, capitaine de son état, se fait bien du souci pour l’avenir de son club…
Un jour, le destin lui fait croiser la route d’Axel Blaze, attaquant de choc et légende vivante du football dans la catégorie benjamin ! Voyant en Axel l’opportunité de remettre son club sur les rails, Mark lui demande aussitôt de venir jouer à ses côtés.

On y suit Mark Evans, capitaine du club de football du collège Raimon, qui va tenter de changer drastiquement la mentalité de ses coéquipiers qui ne désirent même pas s’entraîner. Pour cela, il va les motiver et en recruter de nouveaux afin de participer au plus éminent tournoi de foot du pays : le Football Frontier ! Cependant, l’administration du collège ne voit pas ça d’un bon œil. Mais l’arrivée au collège Raimon du nouvel élève Axel Blaze, l’attaquant vedette de la dernière édition du tournoi, pourrait bien changer la donne.

Inazuma Eleven est un jeu-vidéo mêlant des mécaniques de RPG ainsi que de jeu de sport puisqu’il tourne autour du football. Il nous embarque dans un récit certes classique mais qui marche efficacement. En effet, on suit un club de très faible renommée qui désire gagner le plus grand tournoi national. Bourré de bons sentiments tels que le fait de croire en ses coéquipiers, de ne jamais abandonner et de dépasser ses limites, on a envie de suivre Mark et les membres du club de foot de Raimon. L’histoire a également son côté dramatique avec de sombres événements datant d’il y a 40 ans et reliant tout a un seul homme qui désire contrôler le monde du football… C’est une histoire qui est simple mais qui marche du tonnerre.

Au centre de cette histoire, le football a une place prépondérante au sein du récit. En effet, on a l’impression que les personnages ne jurent que par ça et que c’est leur raison de vivre pour certains. Chaque action réalisée dans le jeu est liée au football. Le football est également véhiculé dans la vision que chaque club possède. Certains sont des passionnés prêt à tout donner pour ce sport, d’autres aiment jouer pour se sentir fort et quelques-uns sont si avides de victoires qu’ils sont prêts à utiliser les pires stratagèmes pour gagner. Les clubs adverses de Raimon sont pour une petite partie méchants, amenant un côté manichéen à l’histoire où on distingue aisément qui est du côté du bien et qui se trouve plus vers le mal. On nous montre aussi bien les bons côtés du sport (l’entraînement, la passion, les échecs à surmonter pour s’améliorer) que ses dérives (la triche, le dopage, l’harcèlement). Pour finir sur la thématique du football, on y voit aussi une exagération qui se traduit par la réalisation de techniques où les joueurs défient les lois de la gravité.

L’histoire ainsi que les mécaniques du jeu se concentre également sur l’évolution de club de foot de Raimon en lui-même. En effet, le récit va mettre en évidence les évolutions que subissent les membres face aux joies et aux difficultés vécues dans les chapitres narratifs. Cela peut passer des épreuves rapprochant des membres entre eux, des difficultés à surmonter ensemble où il faut se tenir les coudes ou encore accepter chacun selon ses défauts. Au niveau des mécaniques de jeu, Inazuma Eleven met en avant le recrutement de personnages, ces derniers pouvant être d’autres élèves du collège Raimon ou bien des joueurs d’équipes adverses. Le jeu met notamment 1000 joueurs à recruter – la limite du club étant de 100, on a l’embarras du choix -. Il y a 3 méthodes de recrutement dans le jeu, soit on recrute depuis d’autres clubs du collège Raimon (par exemple, des membres du club d’athlétisme, de baseball ou encore de basketball), soit on transfère des joueurs d’autres équipes ou soit on utilise la chaîne de relations. Cependant, le gros défaut du recrutement est que cela prend du temps pour recruter un seul joueur puisque les PNJ vont aller chercher le joueur et, pour rendre ça réaliste, on te fait patienter plusieurs minutes…

La gestion des joueurs de l’équipe.

Tout ça met en avant un autre thème important qui est le lien. En effet, le football permet de relier les membres du club entre eux mais pas seulement. Les personnages sont fortement liés à leur entraîneur puisque sans eux, impossible de participer au tournoi Football Frontier. De plus, le lien permet aux membres de s’entraider et d’avancer ensemble dans ce long chemin qu’est le football car il s’agit d’un sport d’équipe qui ne peut marcher sans une forte cohésion entre les joueurs. Le lien est également présent dans tout ce qui est relatif au recrutement, comme développé plus haut. Enfin, l’aspect dramatique du récit permet de mettre en avant le lien qu’on les personnages principaux avec leurs amis mais surtout leur famille, notamment mis en avant par les 3 personnages principaux du jeu.

Une des 3 méthodes de recrutement.

Les 3 personnages principaux d’Inazuma Eleven ont un caractère différent mais une passion du football similaire. Tout d’abord, on a le protagoniste Mark Evans, le capitaine du club de football de Raimon. C’est un garçon déterminé et prêt à tout donner pour son sport favori. Il est également très attentionné envers ses coéquipiers. Ensuite, on a Axel Blaze qui est un des meilleurs joueurs de sa catégorie. Cet attaquant vedette a fait parler de lui dès sa première participation au Football Frontier et c’est un joueur reconnu dans le pays entier. Assez mystérieux, il parle quand c’est nécessaire mais il sait se montrer sympathique envers ses coéquipiers. Enfin, on a Jude Sharp qui est le capitaine de l’équipe rivale de Raimon, la Royal Academy. Ce stratège hors-pair est redouté de tous et ne laisse aucune chance à ses adversaires. Il se montre néanmoins très curieux envers le club de foot du collège Raimon.

Capitaine et gardien du club de football de Raimon : Mark Evans.

Le chara-design des personnages a été fait par Takuzo Nagano, un character designer de Level-5. Je vous invite fortement à vous intéresser à son travail et à son trait si particulier.

De gauche à droite : Jude Sharp et Axel Blaze.

Comme présenté au début de l’article, Inazuma Eleven possède des mécaniques propres au RPG et au jeu de sport. Concernant le côté RPG, il est caractérisé par le fait qu’on peut choisir qui on veut dans son équipe, qu’on peut choisir et acheter nos techniques, notre équipement, qu’on peut réfléchir et adapter notre stratégie ou encore par le fait qu’il y a un sentiment de tour par tour et de choix lorsqu’il y a des affrontements entre deux joueurs. Le côté jeu de sport et par extension action se trouve durant les matchs et les défis – qui sont une sorte de foot de rue en 4 contre 4 – où il faut faire bouger ses joueurs comme on veux selon la stratégie qu’on veut adopter. Plusieurs actions sont possible telles que des passes et des temps morts par exemple. Les deux – le RPG et le jeu de sport – mixé donne un mélange très intéressant.

A chaque affrontement entre 2 joueurs, on a le choix entre 2 actions ou utiliser une technique, caractérisée par l’éclair rouge au milieu des choix.

Tout cela fonctionne très bien car le jeu utilise les fonctionnalités de la Nintendo DS à travers son tactile. En effet, les phases de matchs mais également de RPG, avec les différentes zones de la ville d’Inazuma à explorer, utilisent le stylet et l’écran tactile de la console pour faire bouger les joueurs notamment. Surtout qu’à chaque début de match, on peux lire la phrase « Sortez votre stylet ! ». Cela donne une bonne maniabilité car les joueurs réagissent bien à la direction qu’on veut leur faire prendre. La jouabilité est un peu difficile au début le temps qu’on s’habitue et s’approprie cette manière de jouer au stylet, notamment lors des matchs.

Le trait vert est tracé par le stylet et indique la direction que doit prendre un joueur. Le trait bleu correspond à l’endroit où doit être envoyé le ballon.

Au niveau des graphismes, ils sont très convaincants. On a une esthétique 2D et pixellisée, assez typique des jeux de la Nintendo DS, qui est plutôt réussie. C’est notamment le cas au niveau des personnages car, il y a beau en avoir 1000, chacun est modélisé et on arrive bien à les différencier. De plus, les décors de la ville et du collège sont bien faits et apportent un peu plus à la cohérence de l’univers. Pour retourner sur les 1000 personnages, on peut y appliquer la même remarque sur la 3D car chaque joueur y est modélisé. De plus, cette animation 3D a un côté un peu anguleux qui arrive bien à rendre les mouvements des joueurs dynamiques durant les affrontements. Elle est également utilisée lors de l’exécution des techniques, qui sont variées et originales. Enfin, on a certaines séquences animées (façon « dessin animé pour être plus clair) qui apportent un petit bonus.

Une des techniques iconiques du jeu : la Tornade de feu !

Pour finir, je vais évoquer tout ce qui est relatif au son. Les effets sonores sont diverses et variés, transmettant autant des bruits liés aux objectifs de RPG comme la montée de niveau ou l’ouverture de coffres à objets que sur les affrontements au football. En effet, ce dernier point est réussi car on ressent l’impact dans les actions grâce aux effets sonores et ça nous implique encore plus dans le match. Et comment parler d’Inazuma Eleven sans évoquer sa superbe bande-son originale (j’en suis un grand fan). Le bande-son originale a été composé par Yasunori Mitsuda (a débuté en tant que compositeur chez Square sur les licences Chrono et Xeno puis est devenu indépendant). Les différents thèmes sont variés et représentent plusieurs situations tels que le côté tranche de vie de l’exploration, l’émotion des moments dramatiques du récit ainsi que le dynamisme des matchs de football.


CONCLUSION

Inazuma Eleven premier du nom pose des bases solides qui seront reprises et développées dans la suite de la licence vidéoludique. Je ne pensais pas que le jeu était si bon dès le premier opus, notamment au niveau de la maniabilité réussie. Le scénario est basique mais rempli de bons sentiments et donnent vraiment envie de suivre l’évolution du club de football de Raimon afin de voir jusqu’où ils iront dans le tournoi Football Frontier. Malgré quelques défauts mineurs comme le fait qu’on se fasse défier tout les 2 mètres (c’est un peu embêtant à la longue) ou encore que le recrutement des joueurs soit très long, le jeu m’a surpris par sa présente qualité. Fan de la licence depuis 2012 (année où je l’ai découverte avec la série animée, si mes souvenirs sont bons), je suis content de la redécouvrir à travers son premier opus vidéoludique, que j’avais fait il y a longtemps sur une carte R4 (qui n’était pas très légal en y repensant bien). Cela m’a donné envie de me refaire au moins la première trilogie, celle avec Mark Evans et ses amis. Vous risquez donc de me revoir parler d’Inazuma Eleven sur ce blog !

Pour finir, je vous laisse avec le générique d’ouverture japonais du jeu, j’ai nommé « Riiyo! Seishun no Inazuma Eleven!! » interprété par T-Pistonz+KMC. 

Sur ce, on se dit à une prochaine fois pour un nouvel article ! A plus !

Aria The Masterpiece : Un quotidien paisible et onirique à Néo-Venise

Bonjour à tous ! Aujourd’hui, je vais parler de l’excellent manga ARIA de Kozue Amano. Mais avant ça, je souhaiterais mettre en avant une erreur ou un oubli (appelez ça comme vous le souhaitez) concernant mon expérience avec cette œuvre. En effet, pour une raison qui m’est inconnue, j’avais omis de faire un article dédié à ce manga et même de parler de son dernier tome dans mes lectures mensuelles, alors que je l’avais terminé. Quand je l’avais remarqué, ça m’avait surpris car ARIA est sans conteste une de mes meilleures lectures de mangas de ces dernières années ! Je vais vous expliquer pourquoi dans cet article.


150 years have passed since the terraforming of the planet formerly known as Mars.

Neo-VENEZIA is a harbor town on this terraformed world, which as its name suggests, was inspired by the Earth city of VENEZIA. And it is here, in Neo-VENEZIA, that a young Earthwoman named Akari Mizunashi embarks on a new life. She Hope to become an Undine, a Guide to the Waters.

Kozue Amano - Alchetron, The Free Social Encyclopedia

ARIA est un manga de Kozue Amano prépublié entre novembre 2002 et mars 2008 dans le Monthly Comic Blade de l’éditeur Mag Garden. C’est la suite directe de Aqua, qui est sa préquelle. En comptant ses deux œuvres, on arrive à un total de 14 tomes. Une version française avait été sortie de 2007 à 2008 par l’éditeur Kami mais fût incomplète. Aujourd’hui, Ki-oon a repris les droits et a sorti de janvier 2020 à juin 2021 l’édition grand format The Masterpiece en 7 tomes, une édition qui était disponible au Japon depuis 2016.

Synopsis (Source) :
Au XXIVe siècle, la planète Mars a été terraformée sur le modèle de Venise. Elle abrite maintenant une magnifique cité bâtie sur les eaux, où les canaux jouent le rôle de routes et les bateliers celui de guides incontournables pour naviguer dans les méandres de cette ville au charme légendaire…
Akari, terrienne d’origine, réalise un rêve d’enfance quand elle débarque à Néo-Venise afin de commencer son apprentissage du métier d’ondine, qui fera d’elle une professionnelle de la gondole. Pour cela, elle entre chez ARIA, une société tenue par… un chat doué d’intelligence ! L’unique employée, la belle et douce Alicia, sera son mentor et sa protectrice dans ce monde dont Akari a tout à apprendre…

Une histoire sur le quotidien de Néo-Venise alliant science-fiction et ambiance onirique

L’histoire se passe au XXIVe siècle sur la planète Mars, renommée Aqua depuis sa terraformation. On y suit Akari Mizunashi, une habitante de Manhome (surnom donné à la planète Terre) qui arrive sur Aqua et plus précisément dans la ville de Néo-Venise. Cette ville bâtie sur les eaux joue un rôle dans les traditions et le travail des habitants. En venant ici, Akari espère devenir une Ondine, une femme guide touristique qui connaît la ville comme sa poche et qui manie à la perfection une gondole. Pour ce faire, elle va se former dans l’agence ARIA, accompagnée de son mentor et du chat-directeur.

L’arrivée à Néo-Venise.

Le genre premier de ce manga, et qui en fait sa force principale, est son côté tranche de vie. En effet, on va suivre Akari dans son quotidien d’apprentie Ondine dans la ville de Néo-Venise. Cela va passer par des temps de formation et également des moments de détente où elle va pouvoir flâner seule ou avec ses amis. Ce qui marche avec cette tranche de vie, c’est qu’elle se déroule dans une ville futuriste dont on ne connaît quasiment rien, à part son inspiration à la fameuse ville italienne Venise. On découvre ainsi les habitudes de vies des locaux, les traditions et légendes, les métiers propres à Néo-Venise ou encore son architecture unique. Alors que la tranche de vie ne surprend que très peu lorsque l’histoire se déroule à notre époque, ici c’est tout le contraire puisqu’on est en constante découverte. Cela fonctionne excellement bien puisque c’est fait à travers le regard d’Akari qui est une nouvelle venue dans Néo-Venise et qui intègre cette culture en même temps que notre lecture. De plus, la tranche de vie amène également un fond de comédie simple mais qui fait sourire.

La particularité d’ARIA, outre sa super tranche de vie, est la science-fiction dont l’œuvre fait preuve. En effet, l’histoire se déroule au XXIVe siècle, 150 ans après la terraformation de la planète Mars. Kozue Amano s’est inspiré de la réalité et des questions portant autour de la planète Terre notamment sur son avenir. Mars, de son nouveau nom Aqua, est une planète recouverte majoritairement d’eau suite à la fonte importante de ses calottes glaciaires. Akari y arrive avec ce qui semble être un vaisseau spatial, mettant en avant l’avancée technologique futuriste de Manhome. Mais en arrivant sur Néo-Venise, on découvre un quotidien plus similaire au nôtre. En effet, le facteur livre des lettres, aucun robot n’est présent, le téléphone fixe est encore un moyen de communication primordial ou encore les écrans tactiles sont très mineures.

Bien que Mars ait été terraformée, la planète est au final moins avancée technologiquement que la Terre. Néanmoins, on a quand même quelques éléments futuristes qui sont présents tels que des appareils pouvant réguler le climat ou des machines volantes par exemple. A travers cette science-fiction très évoluée au niveau des avancées technologiques, on est comme surpris par la dualité dont fait preuve la planète Aqua. Cela ne nous dépayse pas trop concernant notre quotidien contemporain – propos à nuancer car le manga a déjà plus de 15 ans – et ça nous rapproche des habitants de Néo-Venise. On y voit même une critique de la technologie, toujours à travers l’expérience d’Akari, qui apprécie son nouveau mode de vie où rien n’est automatisé et aseptisé.

Le fil rouge de l’histoire est ainsi la formation d’Akari en tant qu’Ondine. Il s’agit d’un métier exclusif aux femmes résidant sur Aqua. Grosso modo, le métier consiste en un guide touristique de la ville qui manie à la perfection une gondole. L’œuvre développe bien cette activité autant sur le plan de la formation, de l’économie ou encore de son impact sur les traditions et coutumes locales. De plus, il est intelligent de la part de Kozue Amano de nous montrer plusieurs agences et Ondines différentes. Ainsi, on n’est pas limitée uniquement à l’expérience d’Akari mais également à d’autres femmes qui tentent cette aventure, qui n’est pas sans ses défauts. En effet, Ondine est un beau métier mais il nécessite beaucoup d’entraînements et de sacrifices. Le côté négatif d’être une Ondine est également montré, avec des problématiques liées à l’avenir, la forte concurrence, la fidélisation d’une clientèle, le sens des responsabilités ou encore la gestion d’une économie. Enfin, tout le monde ne devient pas Ondine malheureusement. Le développement du métier d’Ondine est bien réalisé et cela donne de la cohérence à l’univers mis en place.

Une Ondine en action.

Pour finir, il est bon de préciser que tout ça est présenté sous une ambiance reposante et onirique. En effet, le récit n’est pas redondant et prise de tête, ça se lit très facilement. C’est typiquement le genre de manga à lire quand on a passé une mauvaise journée. Aucune négativité est transmise dans l’histoire et le quotidien des habitants de Néo-Venise est si calme que c’en est reposant. De plus, la découverte de nouveaux lieux naturels et architecturaux ainsi que de traditions et de légendes fait rêver et donne envie de s’intéresser plus à cet univers. Bien évidemment, ses aspects sont renforcés par le dessin de l’auteur dont je reviendrais dessus plus tard.

Des personnages uniques et attachants

ARIA présente une multitude de personnages qui arrive à être tous variés avec chacun leurs différences. Chaque rencontre est unique et permet à Akari de découvrir un aspect nouveau de Néo-Venise. Les personnages ont chacun une attitude, un design et des habitudes qui lui sont propres. Ainsi, on arrive aisément à ne pas confondre les personnages entre eux. Le récit met tout de même en avant des personnages principaux et les différencie des plus secondaires. Outre Akari, on suit également 2 autres apprenties Ondines se nommant Aika et Alice. Ces 3 protagonistes ont des caractères et une manière de penser bien différents mais sont unies par le même rêve qui est de devenir une Ondine un jour. Ces 3 apprenties sont chacune accompagnée par une Ondine professionnelle qui encadre leur formation ou les suivent dans leur quotidien. Les personnages du manga sont réussis et contribuent à l’atmosphère apaisante de l’œuvre. On est content de les revoir à chaque fois qu’on débute un nouveau chapitre.

La protagoniste Akari Mizunashi est la fille aux cheveux roses.

Un dessin détaillé et charmant autant sur les personnages que sur les décors

Passons maintenant au côté graphique du manga. Afin de bien représenter cette douceur et cet onirisme dont fait preuve l’histoire, il faut que le dessin arrive à les représenter, ce qu’il arrive très bien. Le trait de Kozue Amano est fin, détaillé et ne laisse rien au hasard. Chaque page est rempli comme il faut sans trop perdre le regard. C’est jonché de détails quand il le faut et c’est plus épuré sur d’autres pages. Le travail sur les personnages est réussi car leur design est tout le temps respecté, ce qui réussit à la compréhension de la lecture. Egalement, les émotions et leurs mouvements sont bien retranscrits et accentuent les situations vécues par les personnages. De plus, on peut noter que la mangaka apporte un soin particulier à leurs vêtements où on voit même les plis des tissus. Ensuite, un des gros points forts est les décors. Bien qu’il s’agisse d’une ville futuriste, Néo-Venise s’inspire de l’architecture italienne et Kozue Amano délivre de superbes décors qui prennent même parfois une double-page entière. Enfin, le découpage du manga est très clair. Le rythme est plaisant, amenant une facilité de lecture, et le découpage case par case est efficace, variant régulièrement selon les nécessités.

Un exemple d’un décor prenant toute la double-page.

Petit mot sur l’édition The Masterpiece de Ki-oon

Pour finir cette critique, je vais parler de la superbe réédition française de Ki-oon qui se nomme The Masterpiece. Elle reprend la réédition japonaise et offre une bonne qualité de lecture. On a des tomes au format 15 x 21 centimètres avec plus de 300 pages ainsi qu’une nouvelle traduction et des pages couleurs, le tout compilé en 7 tomes coûtant chacun 15€. Cette édition vaut vraiment le coup car c’est la seule disponible actuellement et ce grand format permet de mieux apprécier le dessin de Kozue Amano. Si vous voulez ce manga, foncez acheter cette édition car Ki-oon ne fera pas forcément de réimpressions, il s’agit d’une édition limitée.


CONCLUSION

En lisant ARIA, on ne s’embarque pas dans une intrigue spectaculaire, dans une aventure épique ou dans une relation amoureuse complexe. En lisant ARIA, on découvre tout simplement la vie d’une apprentie Ondine, sa découverte de la ville de Néo-Venise et ses relations avec les habitants et ses amies. C’est ainsi que je résume ce manga. Parfois, lire une œuvre sans prise de tête et qui ne divulgue que des ondes positives peut être une très bonne expérience. Pour mon cas, ça a totalement marché. J’ai même été triste lorsqu’était venu la lecture du dernier chapitre. Je ne voulais pas quitter les aventures d’Akari sur Aqua, bien que je savais que j’avais tout découvert. Kozue Amano arrive à nous faire transmettre l’ambiance chaleureuse de Néo-Venise et à nous faire accepter la science-fiction qu’elle met en place, arrivant même à nous questionner sur quelques problématiques liées aux avancées technologiques. J’ai beaucoup aimé ma lecture et je vous conseille très fortement de lire cette œuvre qui vaut vraiment le coup !

Pour finir, je vous laisse avec le générique de fermeture de l’adaptation animée ARIA The Animation, j’ai nommé « Rainbow » interprété par ROUND TABLE feat. Nino. 

Sur ce, on se dit à une prochaine fois pour un nouvel article ! A plus !

Dream Team : l’envol d’un oiseau sans ailes

Bonjour à tous ! Aujourd’hui on se retrouve pour un article attendu qui est très important pour moi. En effet, il s’agit de l’article qui parle de Dream Team (ou Ahiru no Sora en japonais), une œuvre qui est devenue mon manga préféré ! J’avais donc hâte de vous en parler et il est bien évident que je ne pourrais pas tout aborder dans cet article tant je trouve cette œuvre riche et profonde autant sur le plan sportif, émotionnel ou encore dramatique. Vous allez également vous rendre compte que cet article sera un peu plus fourni que les autres du même type, tout simplement car c’est une œuvre qui m’a beaucoup marqué et que j’ai adoré. Laissez-moi donc vous parler de Dream Team.


« Ce roman ne raconte pas comment une équipe de troisième zone finit par devenir célèbre dans tout le pays.
Il n’y a aucun miracle dans cette histoire.
Elle parle d’échecs et de nouveaux départs. »

Dream Team, ou Ahiru no Sora dans son titre original, est un manga de Takeshi Hinata prépublié depuis le 10 décembre 2003 dans le Weekly Shōnen Magazine de l’éditeur Kōdansha. La série compte 51 tomes actuellement mais est malheureusement en pause depuis juin 2019, sans nouvelle de reprise. En juin 2020, la série avait 24 millions d’exemplaires en circulation au Japon. Le manga est disponible en France chez l’éditeur Glénat et compte 50 tomes. Il faut savoir que l’éditeur français a fait le choix de sortir la série en format double à partir du tome 17 afin de la continuer malgré les ventes insuffisantes.

Synopsis (Source) :
Complexé par sa petite taille, Sora est passionné de basket. Lorsqu’il entre en seconde, il décide naturellement d’intégrer l’équipe du lycée, mais découvre vite que le club est le repaire des pires voyous de l’école et qu’ils n’ont aucune intention de s’entraîner. L’enthousiasme sans limite de Sora pour le basket, déterminé à prouver que son talent dépasse son physique chétif, lui crée bientôt autant d’amis que d’ennemis…

A travers les échecs et les remises en question, la volonté de jouer au basketball

On y suit Sora Kurumatani, un jeune adolescent qui vient à peine de rentrer en seconde au lycée Kuzuryuu de la préfecture de Kanagawa. Possédant un super tir à 3 points afin de compenser sa taille d’à peine 1 mètre 50, il désire intégrer le club de basketball avec comme but de se qualifier pour les rencontres nationales interlycées. Malheureusement, le club est rempli de racailles qui en n’ont rien à faire de ce sport. Cela ne démotive pas Sora, grand passionné, qui va tenter de les convaincre de jouer. Il rencontrera ainsi des membres qui voudront petit à petit le suivre, jusqu’à avoir la grande ambition commune d’atteindre le niveau national afin de donner un second et nouveau départ dans leur vie.

Dream Team est fondamentalement présenté comme un manga de sport de par le thème du basketball qui est le grand fil rouge du récit. Le début est assez classique avec le protagoniste détenant un grand talent, des joueurs le rejoignant et une équipe inconnue ayant de grandes ambitions. Cependant, le scénario brise vite ses clichés et montre une vision réaliste et dure du sport. En effet, ce n’est pas avec seulement 1 seul mois d’entraînement qu’une équipe peut faire des miracles. De plus, Sora est souvent remis à sa place de par sa petite taille et doit se battre contre l’adversité pour avoir son rôle sur le terrain.

Le récit met un point d’honneur sur l’importance de l’entraînement où des mois de préparation peuvent être aisément brisés par un seul match de 40 minutes. C’est un point que j’ai adoré car, étant moi-même un ancien joueur de basketball en club, aucun sport n’est facile à prendre en main et il faut l’appréhender suffisamment pour ne pas être déçu. Ainsi, il faut avoir l’habitude de voir les protagonistes échouer voire même abandonner par moments. Beaucoup d’émotions sont véhiculées et on a envie de voir si l’équipe de Kuzuryuu va réussir à accomplir ses objectifs.

Dans cette idée de réalisme est montré un fort côté stratégique qui accentue la pratique du basket. Les règles et les techniques sont explicitées, sans pour autant être barbantes, et on arrive à comprendre facilement le jeu. De plus, le récit porte surtout sur la pratique compétitive comme l’équipe de Kuzuryuu veut se qualifier pour la coupe interlycées, ce qui amène beaucoup de pression parfois et remet en cause le caractère primaire ludique du sport.

Pour continuer sur le basketball, il est intéressant de voir comment la passion d’un sport en général est perçue selon les personnages. Certains sont prêts à s’entraîner sans relâche malgré les critiques afin de pouvoir jouer le plus possible, d’autres prennent ça à la légère et se surestiment tandis que quelques-uns pratiquent ce sport pour se sentir exister. Chaque personnage a un rapport, une passion et une pratique différents de ce sport, si bien qu’il n’est pas compliqué de se sentir proche de quelques scènes ou joueurs dont leurs propres expériences sont similaires aux nôtres. Le basket est autant montré sous ses aspects positifs que négatifs, si bien que les expériences et souvenirs sont diverses et multiples selon les clubs, temporalités ou encore coéquipiers.

Un bon exemple sur la dualité passion et réalité du basket que le récit met très vite en avant est avec les personnages de Sora et de Kaname Shigeyoshi, surnommé Mokichi. Sora est un petit joueur et malgré son super tir à 3 points, on ne l’a jamais laissé jouer comme il le voulait. Grâce au faible effectif et niveau de Kuzuryuu, il peut enfin jouer mais sera vite limité à son rôle de shooteur et devra songer à changer de poste s’il devra garder une place dans l’équipe. Pour Mokichi, il représente l’aspect positif sur le plan technique car il fait quasiment 2 mètres et a une bonne allonge au niveau des bras. Néanmoins, on lui a toujours mis la pression à cause de ça et il n’a jamais pu apprécier le basket comme il le voulait. Ce genre de cas n’est pas exclusif au récit, c’est une réalité. Quand j’étais en club, les grandes personnes n’avaient pas d’autre choix que de jouer sous le panier et faisait l’objet de convoitises. Même si on est passionné par quelque chose, on n’est pas libre de nos actions.

Dream Team n’est pas qu’un simple manga sportif. Le sport a beau être le genre central de l’œuvre, d’autres sont également présents. Tout d’abord, le plus frappant est l’aspect tranche de vie et par extension le côté dramatique de l’œuvre. Il ne s’agit pas que de simples joueurs qui sont là juste pour jouer des matchs. On connait leur vie personnelle et leurs relations en extérieur du club. En effet, le manga ne se concentre pas uniquement sur la vie en club et va montrer les cours, les proches (famille ou amis) ou encore les activités extra-scolaires. En sachant ça, on s’attache plus facilement aux personnages, on se rend compte que certains ont un quotidien pas facile et que le basket est le seul moment où ils peuvent se sentir bien et se laisser aller.

Ensuite, la comédie est très présente que ce soit dans les aspects sportif ou tranche de vie. C’est souvent absurde et très idiot mais ça marche étrangement bien. Entre la pression des matchs et le quotidien dramatique de certains, ces cases d’humour permettent de relâcher la tension et de changer le rythme de lecture.

Enfin, de la romance est également présente et apporte un peu de douceur dans le manga. Bien qu’elles aient parfois de l’importance entre les personnages, les relations amoureuses ne sont pas vraiment le cœur du récit et accompagnent surtout le côté dramatique de l’œuvre pour complexifier les rapports entre certaines personnes.

Du haut de ses 50 tomes, le mangaka Takeshi Hinata prend le temps de développer son histoire à travers l’équipe de Kuzuryuu mais aussi par d’autres équipes rivales, diversifiant ainsi les différents thèmes possibles. A travers la présentation de plusieurs équipes possédant chacun des parcours uniques, le sport est vu, vécu et traité de différentes manières. Ainsi, des thèmes tels que le deuil, la perte d’envie, la motivation, le harcèlement scolaire, la pression ou encore l’espoir sont développés tout le long du récit.

Pour finir sur la longue partie dédiée au scénario et aux problématiques évoquées dans le manga, je vais parler de 3 grands thèmes principaux qui reviennent souvent.

Tout d’abord, on a le collectif qui est un thème souvent commun dans les œuvres de sport en général. Le manga est long ce qui permet à beaucoup d’équipes à être présentes et montrer ainsi une vision différente du collectif. Que ce soit les membres qui se soutiennent malgré leurs différences et leurs faiblesses, les équipes avec une forte concurrence interne ou encore les problèmes de communication ou de motivation, nombre d’ambiances différentes sont décrites. Le basketball est un sport collectif et même si parfois 1 ou 2 joueurs soutiennent majoritairement l’équipe, cette dernière ne peut avancer qu’à 5 sur le terrain. De plus, il faut savoir être une équipe unie qu’importe les adversaires, les nouveaux membres et les départs, ce qui n’est pas toujours évident. Cet aspect du collectif est majoritairement représenté par l’équipe masculine de Kuzuryuu qui part de rien et dont on va suivre le développement tout le long de l’œuvre.

Ensuite, le deuxième thème me venant à l’esprit est le désespoir. En effet, les personnages, surtout les principaux, font toujours face à des embûches et des échecs ce qui les amène parfois à se remettre en question. Cela peut passer par le basket mais également par des problèmes personnels, qui se répercutent parfois directement sur leur façon de joueur. Les personnages touchent régulièrement le fond, sont obligés de connaître l’échec et s’attachent à leur dernière lueur d’espoir qui est bien souvent le basket. L’auteur ne laisse pas une minute de répit à ses personnages et on a mal pour ces derniers. A travers ses personnages, le mangaka met en avant des lycéens avec des problématiques propres à leur jeunesse. Ils ne sont pas parfaits et font des erreurs qui vont les suivre durant toute leur vie mais qui les feront grandir.

Grandir, cela fait une bonne transition pour le dernier thème qu’est l’avenir. Afin de continuer toujours plus loin dans la compétition, les joueurs se battent pour avoir un avenir et sont prêts à faire des sacrifices. Cependant, ils ne savent pas si ça en vaudra la peine. Lié avec les sous-thèmes de l’espoir et du miracle, l’avenir est un thème flou où il ne faut pas trop se prononcer sous peine de briser ses rêves et ambitions. Dans le cas de Kuzuryuu, les membres ont eu un passé qui les ont éloigné de proches ou du sport. Ainsi, leur nouvelle équipe est une sorte de deuxième chance pour avancer dans la vie. A travers leur pratique du sport et leurs échecs, ses adolescents se forgent un sens des responsabilités, connaissent le sens des efforts et grandissent personnellement. C’est une thématique expliquée de façon plus implicite dans le manga mais on sent que la pratique du basketball et ses conséquences permettront aux joueurs de les aider même après leur départ du club.

Une multitude de personnages attachants et des protagonistes marquants

Comme déjà précisé plusieurs fois auparavant, Dream Team possède nombre de personnages ayant leur propre vécu et rapport au basketball. Les situations personnelles sont tellement diverses que chaque lecteur va sûrement se retrouver dans un personnage au moins. De plus, il est intéressant de voir que la très grande majorité des principaux rivaux de Kuzuryuu sont bien développés et qu’ils ne sont pas juste un joueur qui fait barrage aux protagonistes à un point précis. On connait leur raison de jouer et leurs expériences passées. Il y a un avant, un pendant et un après leur passage qui marque soit l’équipe de Kuzuryuu soit le récit.

Concernant l’équipe masculine de Kuzuryuu, elle a beau être assez grande (presque 10 personnages sont présents et composent le cœur du récit pendant 50 tomes), tous les protagonistes sont marquants et bien développés. Notamment, j’aime beaucoup le fait que même les remplaçants soient mis en avant dès le début et durant tout le long de l’œuvre. Ils ne sont pas juste des joueurs inutiles qui encouragent leurs coéquipiers et qui ne sont utiles qu’à un moment bien précis de l’histoire. On a envie ainsi de les suivre qu’importe les difficultés.

Je vais maintenant brièvement présenter les 5 joueurs considérés comme « piliers » de l’équipe. Ils sont vraiment différents que ce soit dans leur style de jeu ou leur rapport passé avec le basketball mais ils partagent la même passion. Tout d’abord, on a le petit mais passionné Sora Kurumatani, le personnage principal, qui adore ce sport et croit en ses coéquipiers. Ensuite, il y a le capitaine Momoharu Hanazono qui fait attention à ses joueurs et a un fort sens des responsabilités. Son frère jumeau Chiaki est également présent dans l’équipe. C’est un garçon imprévisible et qui aime faire des bêtises mais détenant un instinct surdéveloppé lorsqu’il joue au basket. Puis, on a le scoreur de l’équipe en la personne de Kenji Natsume, surnommé « Toby », qui a un caractère bien trempé. Enfin, on a le grand Kaname Shigeyoshi, surnommé Mokichi, qui est une personne plutôt calme et prudente.

De gauche à droite : Toby, Momoharu, Chiaki, Sora et Mokichi.

Un dessin dynamique et plein d’émotions

Concernant le dessin de Dream Team, on peut apercevoir l’évolution du style de Takeshi Hinata. En effet, de 2003 à 2019, son dessin a changé et je pense personnellement qu’il a vraiment trouvé son style à partir de la dizaine de tomes. Son style de dessin marche beaucoup dans les scènes de matchs et d’entraînements grâce à son dynamisme et sa fluidité. On comprend les mouvements et les actions des joueurs notamment car on ressent bien les impacts des tir à 3 points ou encore des dunks par exemple. De plus, c’est également le cas lors de cases plus portées sur l’émotion où on comprend ce que ressentent les personnages de manière très explicite et concise. Ensuite, le découpage est vraiment très bien travaillé. Dès le début, l’auteur utilise plusieurs techniques pour varier la dynamique de son manga. On a ainsi des pages remplies de cases détaillées, d’autres montrant une seule action afin d’intensifier un mouvement ou encore des double-pages puissantes et marquantes. Takeshi Hinata varie également en proposant parfois des pages plus légères et moins remplies, notamment durant les scènes tranche de vie ou encore dramatiques. Enfin, malgré les 50 tomes composant le manga, le rythme est étrangement bien géré. On ne se perd pas dans le récit et ça se lit facilement. Les chapitres s’enchaînent aisément et on a envie de lire la suite à chaque fois.

Mot de remerciement pour l’auteur Takeshi Hinata

Pour conclure sur cette longue critique de Dream Team, je voulais faire un mot de remerciement pour l’auteur Takeshi Hinata. C’est très probable qu’il ne le lise jamais mais c’est vraiment un manga qui m’a beaucoup touché. Takeshi Hinata semble être un auteur humble et honnête qui en plus est lui-même pratiquant de basketball. On peut donc dire qu’il maîtrise son sujet puisqu’il a également eu des périodes difficiles dans sa vie. Comme ses personnages, il lui arrive d’abandonner et de prendre un nouveau départ. A travers ses mots d’auteur au début des tomes et de quelques recherches personnelles, j’ai compris qu’il n’aimait pas trop le système éditorial japonais qui lui a mis beaucoup de pression. Cela avait résulté à des modifications entre la prépublication et la sortie en tome physique, au refus de mettre de dessiner une première de couverture ou encore de ne pas vouloir d’adaptation animée. Sur ce dernier point, on peut dire qu’il a eu raison vu la qualité très discutable de l’adaptation animée qu’il a lui-même a détesté. De plus, même si le manga s’arrête brutalement suite à ces longues années sans nouvelles, je pense que je n’en voudrais même pas au mangaka. Surtout qu’avec 50 tomes, il a donné assez de matière aux lecteurs afin qu’ils puissent entrevoir la fin du récit. Tout ça pour dire que j’ai adoré ce manga, que ce soit à travers ses personnages et ses thématiques abordées, donc un grand merci à Takeshi Hinata !


CONCLUSION

Voilà, c’est fait. J’ai enfin réalisé un article sur ce qui est actuellement mon manga préféré. Je n’ai bien évidemment pas pu tout évoqué sinon j’aurais dû aller plus dans le détail et doubler voire tripler la longueur de l’article. Je tiens à m’excuser si vous trouvez cet article trop élogieux de l’œuvre. J’ai du mal à trouver des défauts qui ne soient pas externes à l’œuvre, comme sa pause à durée indéterminée actuelle, son double-format en France peu évident à lire ou encore son adaptation animée que j’ai drop tellement je l’ai peu apprécié. On pourrait notamment évoquer en défauts principaux le fait que le début soit un peu trop classique, que le style de dessin semble régresser légèrement sur les derniers chapitres ou encore que 50 tomes c’est quand même long. Mais outre ça, j’adore Dream Team. Les personnages sont variés, attachants, marquants et ont une expérience propre auxquels on peut s’y identifier. La vision réaliste et dure du basketball me plait et voir ces joueurs pratiquer ce sport me rappellent des souvenirs à la fois doux et amers. Ce manga a tellement eu un impact fort sur moi qu’il m’a redonné envie de jouer au basket ! Bref, tout ça pour vous dire de lire Dream Team ! N’hésitez pas à vraiment vous y intéresser et à faire votre propre avis dessus !

Pour finir, je vous laisse avec le troisième générique d’ouverture de l’adaptation animée, j’ai nommé « Humming Bird » interprété par Blue Encount. Une chanson qui m’a accompagné durant une période de confinement où je découvrais pleinement ce manga qu’est Dream Team !

Sur ce, on se dit à une prochaine fois pour un nouvel article ! A plus !

House of Gucci : Ciao ! Soldi o famiglia ?

Bonjour à tous ! Aujourd’hui on se retrouve pour le dernier article de l’année 2021 consacré à un film (sorti au cinéma). Il s’agit de House of Gucci, récemment sorti en France, qui retrace une partie de l’histoire de la marque et qui possède des acteurs nominés et récompensés aux Oscars ainsi que de Lady Gaga ! Mais est-ce que ça en fait un bon film ? En voici maintenant la critique !


House of Gucci est un film américain des sociétés de production Metro-Goldwyn-Mayer, Bron Creative et Scott Free Productions d’une durée de 2 heures 37 et réalisé par Ridley Scott (réalisateur d’Alien, le huitième passager, Blade Runner, Gladiator et plus récemment Le Dernier Duel). Le film adapte le livre House of Gucci: A Sensational Story of Murder, Madness, Glamour, and Greed de 2000 par Sara Gay Forden. Ces deux œuvres s’inspirent d’une histoire vraie, celle de la famille Gucci et plus précisément de la relation entre Maurizio Gucci et Patrizia Reggiani. Le film sort dans les salles françaises le 24 novembre 2021.

Synopsis (Source) :
Le film HOUSE OF GUCCI est basé sur l’histoire vraie de l’empire familial qui se cache derrière la célèbre marque de luxe italienne. Sur plus de trois décennies de passions, trahisons, décadence, vengeance et finalement meurtre, le film met en scène ce que signifie un nom, ce qu’il vaut et jusqu’où une famille peut aller pour reprendre le contrôle…


L’histoire de la famille Gucci, prêt à se trahir pour de l’argent

Le film retrace l’histoire de la famille Gucci à travers la relation entre Maurizio Gucci, dernier membre de la famille à la tête de la marque, et Patrizia Reggiani, la personne qui était sa femme. Etant un film biographique, l’histoire commence à la fin des années 1970 lors de la rencontre entre Maurizio et Patrizia et se termine en 1995 lors de la fin de la famille Gucci à la tête de l’entreprise. Fiers de leur entreprise familiale, les Gucci ont des visions différentes entre les pères qui veulent respecter les traditions et les fils qui veulent évoluer ou s’éloigner de la marque. L’arrivé de Patrizia va tout chambouler et accentuer les conflits bien souvent financiers.

La première chose à prendre en compte avec ce film est la dimension biographique dont il fait preuve. Contrairement à ce qu’on peut penser en lisant d’autres synopsis, le film se concentre surtout sur l’évolution de la relation entre Maurizio Gucci et Patrizia Regina et non sur l’assassinat de Maurizio. De plus, ne vous attendez pas à un respect exact aux niveaux des dates et des événements. En effet, j’ai mené quelques recherches après avoir vu le film et même si historiquement parlant c’est très correct, le scénario prend quelques libertés. Cependant, ce n’est pas forcément un défaut puisqu’il arrive bien à transmettre la puissance des conflits qu’il y a eu dans la famille Gucci. Ce qui est bien avec ce film, c’est de découvrir la marque Gucci autrement que part son côté luxueux. En effet, je pense que les personnes de moins de 30 ans apprécieront pour le côté historique qu’ils ne connaissent pas forcément, étant donné que l’assassinat de Maurizio Gucci date de 1995. Bien évidemment, même s’il s’agit d’un film biographique, cela reste de la fiction et ainsi certains événements sont romancés pour garder le spectateur éveillé tout le long. Ainsi, il ne faut pas prendre le scénario comme une vérité absolue.

Un premier thème principal mis en avant durant ce film est la famille. De par leur fort héritage familial, la famille Gucci est très fière de l’empire financier qu’elle possède ainsi que des liens qu’elle entretient dans le monde entier. La situation familiale externe est présentée comme unie alors qu’il n’en est rien. De ce fait, le film explore des sous-thèmes tels que les traditions familiales, les relations père-fils et avec les cousins, l’importance du nom de famille ou encore des questions sur l’avenir. Ainsi, le film montre une famille prête à se mettre des bâtons dans les roues afin d’avoir la main mise sur l’entreprise. On a presque l’impression que les relations familiales ne sont qu’un prétexte pour que les intérêts de chacun fonctionnent. De plus, il est régulièrement mis en avant le fait qu’on a beau appartenir à la famille par le mariage ou l’adoption, tant qu’on n’est pas né en tant que Gucci on aura moins d’importance que certains membres. Ainsi, une sorte de hiérarchisation préétablie est présente, prête à s’effondrer au moindre problème.

Vous avez peut-être compris où je veux en venir mais la famille Gucci étant fière de leur entreprise, l’argent est le deuxième thème principal du film. Lorsque le film commence, on comprend que la situation financière de la famille Gucci est très bonne et on va nous le montrer. C’est aussi pour cette raison que certaines personnes dont Patrizia vont être prêtes à tout pour garder un équilibre dans l’entreprise afin qu’elle ne s’effondre pas. A travers la richesse des Gucci, on découvre un mode de vie luxueux tout le long du film. Ainsi, avidité et convoitise sont présentes et actent les actions des personnages. Certains sont prêts à manipuler, trahir ou encore se venger pour avoir le contrôle de l’entreprise. On fait ainsi face à une vraie tragédie où personne ne sort réellement vainqueur au sein de la famille Gucci. Face à ces problèmes familiaux, l’importance de l’argent semble bien moindre à la fin.

On a ainsi un scénario qui permet d’en découvrir plus sur l’histoire de Gucci à travers l’influence des membres de la famille sur l’entreprise. Suivre la relation entre Maurizio et Regina est vraiment intéressante car on peut comprendre de leur point de vue comment ils appréhendaient leur lien avec Gucci. Le film met d’ailleurs légèrement plus l’accent sur Regina plutôt que Maurizio, ce qui est ironique puisqu’elle est au final un personne extérieure à la famille Gucci de base. La biographie met en valeur surtout les relations des personnages plutôt que l’histoire de la marque en elle-même et c’est là la vraie force du film. On voit des relations qui évoluent au fil du temps, des situations ou encore des émotions. Même si le côté biographique n’est pas respecté à 100%, on arrive à comprendre facilement les conflits qui ont mené les Gucci à ne plus être à la tête de l’entreprise familiale.

Des personnages centraux autour des protagonistes, ayant un caractère précis

Comme je venais de le préciser juste avant, les relations entre les personnages sont le cœur du récit. Outre Maurizio Gucci et Patrizia Regina, d’autres membres de la famille Gucci sont importants et constituent des entités fortes au cœur du récit. On a ainsi Rodolfo, Aldo et Paolo Gucci qui exercent un lien familial différent avec Maurizio. D’autres personnages secondaires moins forts sont également déterminants pour certains points de l’intrigue, ce qui amène une certaine diversité dans le déroulement du film. Le film se paie le luxe de faire appel à une interprète connue mondialement ainsi qu’à des acteurs nominés et récompensés aux Oscars. Lady Gaga, Adam Driver, Jared Leto, Jeremy Irons, Salma Hayek ou encore Al Pacino sont présents et délivrent une très bonne performance. Au final, le point qui m’a un peu dérangé c’est que les personnages ont une personnalité trop marquée. En effet, un est l’idiot de service, un le manipulateur, un autre le gentil à lunettes sage, et du côté des figures paternelles on a celui trop strict et l’autre sûr de lui et généreux. Cela donne un côté assez manichéen aux personnages qui peut être dérangeant.

House of Gucci - Film (2021)

Patrizia Regina (Acteur : Lady Gaga) est la nouvelle venue dans la famille Gucci. Sociable et ambitieuse, c’est une femme très sûre d’elle qui n’hésite pas à manipuler ses proches pour avoir ce qu’elle veut. C’est une personne avide et charismatique qui va tenter de mettre en avant ses idées afin d’avoir toujours plus.

Maurizio Gucci (Acteur : Adam Driver) est la dernière personne de la famille Gucci à la tête de l’entreprise éponyme. C’est une personne plutôt calme et avec beaucoup de recul, dû en partie à ses études de droit. Il est droit dans ses convictions et malgré son air gentil, il ne se laisse pas facilement avoir par les autres.

Une réalisation bien rythmée aux multiples changements de tons

Concernant tout ce qui est relatif à l’image, j’ai beaucoup aimé. L’usage de la caméra est intéressant puisque plusieurs points de vue sont utilisés et le regard n’est jamais perdu. Les jeux de lumière et de couleurs sont appréciables et amènent de la profondeur aux scènes ainsi qu’à l’ambiance du film. Cependant, je n’ai pas toujours compris pourquoi le cadre devenait noir et blanc par moments (peut-être pour illustrer le côté historique ?). Gucci étant une marque se développant à l’international et qui rapporte beaucoup, on a le droit à de multiples décors. Que ce soit dans des paysages européens ou américains, des appartements et de villas de luxe ou encore des boutiques et des lieux de divertissement dynamiques, on a le droit à un grand voyage dans le quotidien de personnes riches. Le rythme du film est maîtrisé et les 2 heures 30 passent très bien à l’écran, même si quelques rares scènes sont un peu trop longuets à mon goût. Enfin, comme je l’ai déjà précisé plus haut, le jeu des acteurs est réussi, notamment au niveau des émotions transmises, et ils incarnent bien leur personnage.

Concernant le son, je suis un peu mitigé. Tout d’abord, le mixage du son est très réussi et il en est de même pour les effets sonores. Ensuite, j’ai vu le film en version française et je l’ai beaucoup aimé. Les doubleurs étaient bien dans leur rôle et ont livré une bonne prestation. Il y a juste le parti pris d’utiliser l’italien, sûrement disponible dans toutes les langues, qui m’a un peu dérangé. En effet, les protagonistes, d’origine italienne, disent souvent les mots ciao, grazie ou encore signore. Au début, ça va c’est plutôt sympa mais ça devient un peu lourd à la fin surtout qu’ils ne disent ça que pour des formules de politesse. Je ne comprends pas trop l’utilité surtout que ça devient redondant à la fin. Enfin, c’est surtout au niveau de la bande-son originale que ça m’a le plus dérangé car elle ne m’a pas marqué. Vraiment aucun thème ne ressort quand j’y repense mais ça doit être parce qu’il n’y avait quasiment que des chansons, qui sont biens car ce sont majoritairement des hits des années 80.

Exemples de chansons utilisées durant le film :


CONCLUSION

House of Gucci est un film qui mérite le détour. Ce n’est clairement pas le film de l’année mais le côté biographique est sympathique à découvrir. On pouvait s’attendre à mieux au niveau du scénario qui parfois est un peu trop long sur certains rares points. Je pense que la communication du film n’a pas aidé puisque beaucoup pensait qu’il s’agissait d’un film sur l’assassinat du Maurizio Gucci alors que ce n’est pas du tout le cas. Il s’agit plus de l’évolution de la famille Gucci au travers de la relation entre Maurizio et Patrizia Regina et des conflits qui ont provoqué leur fin. De plus, les personnages sont très bons dans leurs relations mais ils souffrent d’une personnalité trop marquée et manichéenne. Néanmoins, on ne s’ennuie pas en 2 heures 30 et c’est intéressant de voir que Gucci n’est pas qu’une marque de produits de luxe mais avant tout l’histoire d’une famille qui a construit une entreprise et qui n’est plus à sa tête aujourd’hui. Le film m’a donné envie d’en savoir plus sur Gucci et de comparer si les faits historiques étaient justes ou non. Si vous voulez découvrir une partie de l’histoire de la tragique famille Gucci, je vous conseille fortement d’aller voir ce film !

Pour finir, je vous laisse avec le générique de fin du film, « Baby, Can I Hold You Tonight » interprété par Tracy Chapman, Luciano Pavarotti, José Molina et l’Orchestra Sinfonica Italiana.

Sur ce, on se dit à une prochaine fois pour un nouvel article ! A plus !